Les goûts et les saveurs de la garrigue seront à l’honneur avec le marché méditerranéen, les dégustations et le fameux pique-nique fermier.
. Un marché de producteurs dans la montée de Mémoires de garrigue avec des jus de fruits, vins, fromages, confitures et produits de saison.
De 10h à 18h, dans la montée de Mémoires de garrigue
. Le pique-nique fermier : A l’ombre des chênes verts, au pied des oliviers, installez-vous au gré de vos envies… N’oubliez pas de réserver votre panier pique-nique auprès de Bienvenue à la ferme et sur www.tourismegard.com
Participation de 17€ par personne.
Pique-nique à Garrigue en fête (EPCC PONT DU GARD)
LES BELLES NUITS D’ETE Retrouvez tous les soirs du 4 juillet au 30 août de 22h30 à 23h00, le spectacle son et lumière “A la belle étoile”. Profitez d’un moment de magie et de contemplation entre amis ou en famille à la nuit tombée. INFOS PRATIQUES : Pour assister à ces nuits « à la Belle Etoile», les meilleures places sont sur la plage. Vous pourrez aussi assister au spectacle depuis la terrasse du restaurant, rive droite. DATES & HORAIRES : Du 4 juillet au 30 août 2020 à 22h30 DUREE : 30 minutes Tarifs nocturne à partir de 20h00 l’été : 5€ / adulte 3€ / tarif réduit (étudiant, demandeur d’emplois, PMR, famille nombreuse, RSA – spectacle compris dans le tarif d’entrée jour)
Depuis près de 900 ans, l’abbaye de Valmagne est un domaine lié au vin en Languedoc. Il est dirigé par la même famille depuis 1838. En 2018, Eleonor et Roland d’Allaines viennent de rejoindre Philippe et Laurence d’Allaines pour le développer dans toutes ses dimensions. En 1138 Raymond Trencavel, Vicomte de Béziers, fonda l’abbaye de Valmagne sur la commune de Villeveyrac, prés de Mèze et de l’étang de Thau. Elle fût rattachée, 20 ans après, à l’ordre de Cîteaux. Les moines cisterciens étaient connus pour savoir choisir les emplacements les mieux à même de produire un vin de qualité, comme ils l’ont fait en Bourgogne. Ce précieux savoir a contribué à façonner l’abbaye de Valmagne et sa production vinicole, qui a perduré jusqu’à aujourd’hui. Philippe d’Allaines et le bio au XX° siècle Le domaine a pris un tournant il y a plus de 30 ans avec Philippe d’Allaines. Juriste de formation, il convertit le vignoble de l’abbaye à l’agriculture biologique en 1999 et replante un cépage ancien oublié, le morastel. Pionnier, il vinifie en bouteille depuis 1985 et développe la vente directe au caveau.
Aujourd’hui, le domaine compte 45 hectares de vignes sur 350 hectares au total, entre bois, garrigue et blé. Philippe d’Allaines est aussi l’un des fondateurs de l’appellation Grés de Montpellier en 2003 et son premier président. Il leur consacre la plus belle parcelle du domaine, la plus en hauteur, sur des grès rouges, replantée de grenache au côté du mourvèdre. Sa vision du domaine réunit toutes ses facettes, un monument historique classé en 1947, un domaine viticole et un domaine agricole. Pour retrouver ce lien avec la vie de l’abbaye à l’époque monastique, Laurence d’Allaines, son épouse, a créé un jardin médiéval de plantes aromatiques, simples médicinales, légumes anciens, et ouvert la ferme-auberge de l’abbaye. Les récoltes du potager et les produits locaux composent une carte champêtre, accompagnée de vin, bière et tisane de Valmagne. Laurence d’Allaines développe en plus d’originaux ateliers de dégustation, allant des plantes au vin. Roland d’Allaines, la relève aux vignes Gérant depuis janvier 2018, Roland d’Allaines vient de s’installer comme jeune agriculteur, prenant le relais de son père, vigneron en retraite depuis l’automne. Avec un double cursus agronomie puis commercial, il arrive avec une vision claire de ses objectifs pour le vignoble. D’abord, il doit faire face à un problème drastique de baisse de rendements, 10 hectolitres/hectare sur la dernière vendange. Pour cela, il prévoit d’arracher et replanter, une démarche qui a déjà démarré. Il veut aussi, à terme, convertir le domaine à la biodynamie, et réfléchît à introduire des cochons noirs pour labourer les vignes. Fort de 5 ans dans la distribution de vins à Paris, il connaît bien le marché et ses attentes. Eleonor d’Allaines, formée en communication, a rejoint l’abbaye depuis 2014, en charge des visites, animations et réception. Elle œuvre maintenant en duo avec son père vous développer les nombreuses possibilités œnotouristiques de l’abbaye de Valmagne. Nouveau logo, nouvelles étiquettes Pour symboliser ces changements, toute l’identité graphique de la gamme a été refondue, avec l’agence Crayon à Papier de Montpellier. Le nouveau logo, ocre comme la terre, mêle les symboliques romanes et gothiques, et affiche la date de fondation de l’abbaye. Les étiquettes étaient inchangées depuis 25 ans. Elles sont entièrement renouvelées pour des gammes repensées. La gamme Vitrail (ex secret de Frêre Nonenque) en IGP Oc, zoome sur des détails colorés des vitraux ce l’abbaye. A 7 €, avec son étiquette très repérable, c’est la gamme de plaisir. La gamme Portalis (ex Bernard et Benoit), en AOC Languedoc, (10€), et habillée en sobriété, dans les couleurs de garrigue, pour un vin fin et souple. Le rosé L. de Nicolay, avec une étiquette en « 3D » et un bouchon en verre, est positionné en rosé de gastronomie. Le haut de gamme en Grès de Montpellier, la cuvée de Turenne et la cuvée Cardinal de Bonzi, élevées en barrique, promises à la garde, sont sobres et intemporelles, en noir et blanc et blasons.
Le cloître du Prieuré Saint-Michel de Grandmont est le dernier complet des monastères de l’Ordre. C’est également dans cette partie du bâtiment que le visiteur attentif remarquera nombre de détails.
En effet, à bien y regarder on découvrira quelques décorations sur les chapiteaux des colonnes des galeries, motifs végétaux et géométriques notamment. On y trouvera également la base de l’ancienne fontaine, et plus encore, dans la galerie orientale du cloître, un tailloir «crénelé de onze entailles », dont la première est plus petite que les autres. Il s’avère que cette unité n’était rien de moins que la coudée du cloître de Grandmont!
Monument antique le plus visité de France, aqueduc classé par l’Unesco, le Pont du Gard est l’un des vestiges romains les mieux conservés au monde.
Situé en Occitanie, entre Nîmes, Uzès et Avignon, cette merveille de l’Antiquité est une prouesse technique avec ses dimensions hors normes mais aussi un site magique redevenu naturel depuis son réaménagement dans les années 2000.
49 metres
C’est la hauteur de ce pont-aqueduc construit par les Romains au 1er siècle de notre ère, un record pour l’époque ! Il reste aujourd’hui le seul exemple de pont antique à 3 étages encore debout avec une triple rangée d’arcades superposées : 6 arches au niveau inférieur, 11 au deuxième et 35 au troisième.
50 kilomètres
Le pont faisait partie de l’aqueduc romain qui conduisait l’eau d’Uzès à Nîmes : 50 kilomètres de canalisations traversant la garrigue ou enfouies sous la terre sauf au passage du Gardon. Il fallut enjamber la rivière en construisant cet ouvrage long de 273 mètres aujourd’hui dans sa partie supérieure (360 à l’origine avec 12 arches supplémentaires).
2 000
L’an 2000 marque le début d’une autre histoire pour le Pont du Gard. Utilisé jusqu’au VIe siècle, puis péage au Moyen Âge, il fut pont routier du XVIIIe au XXe siècle. Une Opération Grand Site engagée en 2000 lui a rendu son cadre primitif, sans circulation automobile ni les constructions qui avaient proliféré alentours.
4500 m2 de musée
Un superbe espace muséographique enterré, sur la rive gauche du Pont, retrace de manière ludique et pédagogique l’histoire passionnante de la construction de l’aqueduc et sa fonction dans le mode de vie à l’époque romaine. Au total, 4 500 m2 pour se cultiver, à grand renfort de films, expos, reconstitutions virtuelles…
“Après un déjeuner d’excellentes figues, je pris un guide et j’allai voir le Pont du Gard. C’était le premier ouvrage des Romains que j’eusse vu. Je m’attendais à voir un monument digne des mains qui l’avaient construit. Pour le coup, l’objet passa mon attente et ce fut la seule fois de ma vie. Il n’appartenait qu’aux Romains de produire cet effet. L’art de ce simple et noble ouvrage me frappa d’autant plus qu’il est au milieu d’un désert où le silence et la solitude rendent l’objet plus frappant et l’admiration plus vive, car ce prétendu pont n’était qu’un aqueduc. On se demande quelle force a transporté ces pierres énormes si loin de toute carrière et a réuni les bras de tant de milliers d’hommes en un lieu où il n’en habite aucun. Je parcourus les trois étages de ce superbe édifice que le respect m’empêchait presque d’oser fouler sous mes pieds… Le retentissement de mes pas sous ces immenses voûtes me faisait croire entendre la voix de ceux qui les avaient bâties. Je me perdais comme un insecte dans cette immensité. Je sentais, tout en me faisant petit, je ne sais quoi qui m’élevait l’âme et je me disais : “Que ne suis-je Romain !”
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, I ère partie, Livre VI.
Jacques Fournier, évêque de Mirepoix, est élu pape le 20 décembre 1334, quelques jours seulement après la mort de son prédecesseur. Le nouveau pape Benoît XII est fils de boulanger, originaire de Saverdun, un village du Comté de Foix. Moine cistercien, sa personnalité est imprégnée des valeurs de l’ordre monastique. Humilité et rigueur caractérisent son pontificat, ce qui n’est pas dans les habitudes de la curie. Rarement un pape sera aussi impopulaire de son temps parmi la cour pontificale. Mais railleries, moqueries et sarcasmes s’éteindront lorsqu’il faudra faire le bilan de son passage à la tête de l’Eglise.
Le pape Benoît XII entreprend la construction du Palais des papes quelques semaines seulement après son élection. Il marque l’enracinement de la cour pontificale en Avignon, décevant les partisans d’un retour à Rome remis aux calendes grecques. Rome est toujours peu sure, l’Italie morcelée entre états rivaux est un véritable guépier politique. Avignon est aux portes du royaume de France, première puissance de l’époque, dont le pape cherche le soutien dans ses entreprises, de même que le roi de France a intérêt à avoir un pape à portée de main.
Le premier Palais des papes, appelé “Palais vieux” est érigé en quelques années. Plutôt qu’un palais, c’est une forteresse imprenable aux façades austère, aux murs épais, et dont les tours immenses imposent le respect. Le Palais vieux, articulé autour d’un cloître, est à l’image de Benoît XII, sobre voire austère. La forteresse pontificale dressée au dessus de la ville marque la volonté d’indépendance de la Papauté face au roi de France.
Durant son pontificat, Benoît XII lutte activement contre les hérésies et reprend avec vigueur les ordres mendiants tentés par les déviances et le relâchement des moeurs. Rigoureux, il ne cède pas au népotisme pratiqué par ses prédecesseurs. Son oeuvre politique est moins brillante. Benoît XII ne peut pas s’opposer au conflit entre les royaumes de France et d’Angleterre qui mène vers la Guerre de cent ans.
source https://www.horizon-provence.com/papes-avignon/pape_avignon_benoit_12.htm
L’abbaye de Fontfroide voit le jour en 1093, sur les terres données à quelques moines bénédictins par le Vicomte de Narbonne. L’abbaye tire son nom de la source se trouvant à proximité, la Fons Frigidus, la Fontaine Froide. Outre l’eau, les religieux pouvaient trouver dans le massif le bois et la pierre pour la construction du monastère. Mais Fontfroide ne se développe réellement qu’après 1145 et son rattachement à l’Ordre de Cîteaux. Les moines cisterciens, sous la direction de St Bernard de Clairvaux, souhaitent revenir à la pureté de la règle de St Benoît, prônant pauvreté, austérité et sobriété architecturale.
La communauté de l’abbaye sera constituée de 80 moines et environ 250 frères convers. Grâce aux nombreuses donations et rachat de terres, l’abbaye deviendra une des plus riches en Chrétienté, possédant plus de 20 000 hectares de terre.
A la demande du roi d’Aragon, Fontfroide essaimera dans l’actuelle Catalogne en fondant le monastère de Poblet.
UNE ABBAYE EN PAYS CATHARE
Au XIIème siècle se développe dans le sud de la France une religion chrétienne différente du catholicisme : le catharisme. Cette nouvelle croyance se propage rapidement dans toute l’Occitanie, réclamant le retour au modèle d’Église primitive des premiers temps du Christianisme. Cette ‘hérésie des bons hommes’ est condamnée par le pape Innocent III et devient la cible des catholiques, en premier lieu des cisterciens. Les moines de Fontfroide ne parvenant pas à convaincre les Cathares d’abandonner leurs croyances par le seul usage de la prédication, la papauté décide en 1209 de déclencher contre les Cathares du Midi, la première croisade organisée en terre chrétienne contre les hérétiques et ceux qui les soutiennent. L’assassinat de Pierre de Castelnau, moine de Fontfroide devenu légat du Pape sera l’acte déclencheur de la Croisade contre les Albigeois.
BENOÎT XII, LE PAPE DE FONTFROIDE
En 1311, Jacques Fournier, succède à son oncle Arnaud Novel sur le siège abbatial de Fontfroide. Nommé évêque de Pamiers en 1317, il dirige lui-même le tribunal d’inquisition contre les derniers cathares. Transféré en 1326 à l’évêché de Mirepoix, il est promu cardinal en 1327. Il est élu pape en décembre 1334, succédant à Jean XXII sous le nom de Benoît XII. À peine élu, il révoque toutes les commendes et entreprend la réforme des ordres monastiques, à commencer, dès 1335, par sa propre famille cistercienne de l’Abbaye de Fontfroide . Il fait construire le Palais des Papes à Avignon où il meurt en 1342 et est enterré dans la cathédrale d’Avignon. Avec cette disparition, l’abbaye perd son dernier grand protecteur. Vient ensuite le temps des changements.
UNE VIE DE CHÂTEAU DANS UNE ABBAYE
À partir du XVème siècle, l’abbaye tombe en Commende : le Roi de France impose ses abbés, des nobles la plupart du temps, peu soucieux des considérations monastiques. De nouvelles constructions voient le jour donnant un air de château à Fontfroide : cour d’Honneur, frontons, jardins en terrasses… Les moines, peu nombreux, oublient à leur tour la rigueur de la règle et mangent viande et chocolat, certains jouent même au billard ! La Révolution Française met fin à toute vie monastique et à la mise en Commende, Fontfroide sera donnée aux Hospices de Narbonne en 1791.
LE PÈRE JEAN
Jean Léonard naît à Valbonne dans le diocèse de Nîmes en 1815. Ordonné prêtre à Nîmes le 12 décembre 1839, il est nommé professeur de mathématiques au petit séminaire de Beaucaire. En 1865, il entre à l’abbaye de Sénanque et devient maître des novices. Sa culture littéraire et scientifique, sa piété profonde et rayonnante ainsi que son sens pastoral élevé, font de lui un homme complet très aimé de ses frères. Il sème entre eux un véritable esprit de famille cimenté par la prière.
Devenu prieur (1858) puis abbé de Fontfroide (1889), il fait rayonner l’abbaye comme foyer de charité, lieu de retraite et d’accueil. Ses paroles et ses écrits ont une vaste résonance et ont exercé une grande influence sur des personnalités importantes comme Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Dom Chautard, ou encore Saint Antoine Marie Claret, qui mourut près de lui. A sa mort, en 1895, une foule innombrable participe à ses obsèques, venue de Narbonne et de toute la région. Son procès de béatification est en bonne voie en cour de Rome
LA RENAISSANCE AVEC GUSTAVE FAYET
Les lois de séparation de l’Église et de l’État provoqueront le départ des derniers moines en 1901. En 1908, Gustave et Madeleine Fayet achètent l’abbaye aux enchères. Artiste et conservateur de Musée, Gustave Fayet est surtout connu pour son talent de collectionneur visionnaire et ses commandes d’œuvres symbolistes : Gauguin, Van Gogh, Cézanne, et surtout Odilon Redon, dont le Jour et la Nuit viennent décorer la bibliothèque de Fontfroide. Il entreprend également une vaste campagne de restauration et de redécoration de l’abbaye. Aujourd’hui, les descendants de Gustave Fayet entretiennent toujours avec la même passion l’Abbaye de Fontfroide.
L’abbaye de Fontfroide vient de décrocher le Saint-Graal du tourisme! Une troisième étoile au Guide vert Michelin de la dernière édition Roussillon, Aude, Pays Cathare.
Le responsable de la collection, Philippe Orain, est ainsi venu remettre la précieuse distinction à l’abbaye en présence de Laure d’Andoque, responsable du site. Une récompense attendue de longue date, la deuxième étoile étant arrivée en 1952. L’abbaye rejoint ainsi le club très restreint des sites qui “valent le voyage”, à savoir dans l’Aude la Cité de Carcassonne et le château de Peyrepertuse.
Deux autres sites se voient dotés d’une deuxième étoile dans le département, l’ensemble monumental du Palais des Archevêques avec la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur de Narbonne et le château comtal de la Cité de Carcassonne. A Narbonne, cette distinction est l’aboutissement d’un important travail de restauration et de valorisation du patrimoine, ainsi que d’amélioration de l’accueil des publics, mené par les services municipaux.
La Ville de Narbonne souhaite poursuivre dans cette voie, afin d’atteindre son objectif : décrocher, à terme, une troisième étoile également! Complémentaire au futur Musée régional de la Narbonne antique, le complexe architectural composé du Palais des Archevêques et de la cathédrale permettra ainsi de faire découvrir au plus grand nombre – et dans les meilleures conditions – les beautés et les trésors du patrimoine narbonnais.
Au Moyen Âge, les châteaux forts et les enceintes des villes se percent d’ouvertures de tirs afin de menacer l’approche des assiégeants. Ces meurtrières prennent le nom d’archères, d’archères-canonnières ou de canonnières selon l’arme utilisée par la défense. Comment les distinguer ?
À partir du XIIe siècle, la garnison d’un château ne se contente plus d’attendre que l’ennemi s’épuise dans des assauts répétés ou se lasse. Les forteresses passent en mode « défense active ». Archers, arbalétriers, puis artilleurs visent l’adversaire à travers des trous ménagés dans les tours ou les remparts.
Les formes de ces trous sont très diverses : archère simple, archère à étrier, archère en croix, archère-canonnière, canonnière à la française… La liste est plus longue que celle à envoyer au père Noël. Pour vous aider à reconnaître ces meurtrières, appuyez-vous sur les dessins et les photos qui suivent.
Aucun doute : les hommes sont inventifs quand il s’agit de tuer leur prochain.
Meurtrière, un mot désuet
Les meurtrières sont des ouvertures pratiquées dans les murs pour permettre aux défenseurs cachés derrière, de tirer flèches, carreaux et boulets sur l’assaillant. Les spécialistes des châteaux forts (les castellologues) n’emploient presque plus ce mot. Il fait « vieille école ».
Que lui reproche-t-on ? Son imprécision. Il peut aussi bien désigner des archères (utilisés par des archers ou des arbalétriers), des canonnières (utilisées par les artilleurs à poudre) que des archères-canonnières. Je les détaille plus bas.
Cependant, à titre personnel, ce terme me convient très bien. Déjà parce que les gens de la fin du Moyen Âge l’employaient. Un texte de 1417 évoque les « murdriers » de l’enceinte d’Harfleur en Normandie. Aussi parce que le mot regroupe commodément cette famille de fentes et d’orifices à l’abri desquels les soldats menaçaient l’assiégeant d’un château fort ou d’une ville. Pourquoi condamner aux oubliettes un mot aussi pratique ?
Les archères : la meurtrière la plus répandue
Les archères sont des fentes verticales ouvertes dans un mur afin que des archers tirent discrètement sur l’ennemi.
Des archères, vous en verrez sur la plupart des châteaux forts à tel point qu’elles font partie de leur image d’Épinal. Mais avez-vous remarqué leur variété, parfois leur degré de raffinement ?
Loin de se limiter à un trait vertical, la base de la fente peut s’évaser en un étrier ou en une bêche. Une disposition censée faciliter les tirs plongeants en direction des assiégeants qui s’aventurent au pied des murailles. Les bêches permettraient de glisser vers l’assaillant des projectiles incendiaires voire des fusées explosives. C’est en tout cas l’hypothèse du castellologue Alain Salamagne.
7 exemples d’archères. Le cas le plus courant est le 1, une simple fente verticale. Mais dans certains châteaux, elle peut être complétée d’un étrier triangulaire (2) ou semi-circulaire (3), ou d’une bêche (4). Un ou plusieurs croisillons peuvent barrer l’archère, lui donnant une forme symbolique (la croix chrétienne) mais offrant surtout au tireur plus de vision. Le cas 7 est une belle archère à croix pattée.
Des archères prennent même la forme d’une croix. À la fente verticale, s’ajoute donc une traverse. Son rôle ? Élargir le champ de vision du tireur et faciliter la visée. L’archer déclenche son tir quand la cible humaine passe dans l’intersection de la croix.
Les bâtisseurs ont même réussi à créer de belles archères. Regardez celles en croix pattée. Leur terminaison ressemble aux empâtements des caractères d’imprimerie.
Osez passer derrière le mur ; visitez une archère de l’intérieur. Là encore, vous constaterez des différences. Des archères se limitent à un ébrasement. D’autres sont précédées d’une niche.
Archère simple et archère à niche
Certaines archères présentent enfin un seuil descendant afin de viser l’ennemi dans le fossé. Bref, ces meurtrières méritent une observation attentive en façade comme en coulisses. Mais ces aménagements semblent peu efficaces.
Les arbalétrières, une identification controversée
Les arbalétrières sont des fentes… à l’usage de l’arbalète. Facile, non ?
Au regard des comptes, des inventaires, des règlements et des rapports de fouilles, l’arbalète était au Moyen Âge une arme plus couramment utilisée dans les forteresses que l’arc. Probablement par sa puissance supérieure.
Parce que rien ne vous protège contre son carreau (on ne parle pas de flèche pour les arbalètes, mais de carreau). Il peut transpercer une armure ou un bouclier. « Celui qui est atteint par l’un de ces coups est bien malheureux, car il meurt subitement sans même sentir le coup, tant il est violent », prévient la princesse byzantine Anne Commène au XIIe siècle.
En revanche, un arbalétrier, en raison du mécanisme de recharge de son arme, tire trois fois moins vite qu’un archer. Un défaut à prendre en compte.
À quoi ressemble une arbalétrière ? La réponse ne fait pas l’unanimité. Le castellologue Jean Mesqui affirme : « il n’y a aucune différence avec une archère ! » Même si les textes parlent tantôt d’archères, tantôt d’arbalétrières, les deux termes se vaudraient. Autrement dit, derrière une archère ou arbalétrière, le tireur pouvait manipuler indifféremment un arc ou une arbalète.
Là où ce petit groupe d’experts se rassemble, c’est pour contredire l’idée répandue que l’arbalétrière se reconnaîtrait par la fente en forme de croix. L’erreur est tentante. À l’arc, arme verticale, se rapporteraient les archères verticales. À l’arbalète, arme horizontale, correspondraient les archères en croix. Non, je le répète, le croisillon ne servait pas à loger l’arbalète ! C’était une aide à l’observation et à la visée. Les tireurs ne passaient pas leurs armes à travers les fentes. Ils se postaient en retrait.
Les archères-canonnières : au choix des armes
Les archères-canonnières sont des ouvertures de tir mixte : une fente permet de tirer à l’arc ou à l’arbalète (les armes à cordes) tandis qu’un orifice autorise l’emploi d’armes à feu.
En effet, à partir du XIVe siècle, la poudre fait son entrée sur les champs de bataille d’Occident. Face aux canons, les châteaux s’adaptent. D’anciennes archères sont percées d’un trou rond pour projeter des boulets tandis que les nouveaux châteaux renoncent aux archères en faveur des archères-canonnières. Selon Alain Salamagne, cette transformation se situe vers 1400 en France et dans les anciens Pays-Bas.
N’imaginez pas de gros calibres derrière ces orifices. Vous oubliez que l’arsenal de l’époque comprend des canons semi-portatifs comme les bâtons à feu, les veuglaires, les bombardes. Un homme peut les transporter à la main et les poser sur un chevalet ou un dispositif en bois fixe. Un diamètre de 10 à 20 cm suffit à faire passer la gueule du canon.
Aujourd’hui, Aigues-Mortes est une petite ville. Vous avez peut-être besoin d’un peu d’aide pour la situer. Nous sommes entre le Languedoc et la Provence. Le séparateur entre les deux régions s’appelle le Rhône qui se jette dans la mer Méditerranée. L’estuaire forme un delta dans lequel se niche Aigues-Mortes. Parfois, on explique qu’autrefois la mer venait lécher les murs d’Aigues-Mortes. Ce n’est pas vrai. Voici la situation d’Aigues-Mortes au temps de sa fondation, c’est-à-dire au XIIIe siècle. On se rend compte que la ville se trouve en retrait de la mer. Des cordons de sable ont enfermé des étendues d’eau salée, formant des lagunes. Aigues-Mortes se trouve au fond d’un de ces étangs. Par des canaux, la ville a néanmoins accès à la mer. Le port est ainsi protégé des tempêtes de la Méditerranée.
Après la géographie, parlons histoire. Vers 1240, saint Louis a un problème : il ne possède aucun grand port sur la Méditerranée. Les principales villes littorales ne lui appartiennent pas. Pire certaines comme Montpellier appartiennent à ses ennemis comme le roi d’Aragon. Or, la Méditerranée est une mer de plus en plus fréquentée par des marchands de toutes nationalités. Sur l’eau, transitent des marchandises très précieuses. Des marchandises peu encombrantes mais vendues très chères. Je veux parler des épices comme le poivre ou le gingembre. Mais aussi de la soie venue de Chine. Saint Louis aimerait capter ce juteux trafic, sans passer par des intermédiaires. Plus généralement, il souhaite faire de son royaume, jusque là tournée vers la Manche ou l’Atlantique, une puissance méditerranéenne. Saint Louis a des rêves d’Orient. La Croisade l’obsède. Posséder un port lui serait utile pour embarquer lui et ses troupes
Ainsi naît sur un site jusque là désert Aigues-Mortes dans les années 1240. Un port est aménagé, sur lequel s’adosse une ville. Dans l’angle nord-ouest, un château connu sous le nom de Tour de Constance, est construit à grands frais. Mieux qu’un château, saint Louis veut une enceinte autour de sa fondation. Déjà pour une raison banale : défendre les habitants et les marchands contre des attaques ennemies (par exemple le roi d’Aragon dont j’ai parlé tout à l’heure). Autre raison moins banale : empêcher le sable côtier d’encombrer peu à peu les rues sous l’effet du vent. Le rempart doit donc résister aussi bien aux hommes qu’aux forces de la nature.
Pour financer la construction de ce grand chantier, saint Louis instaure une taxe sur toutes les marchandises débarquées. Les travaux n’ont pas commencé quand il embarque pour la croisade en 1270. Vous connaissez peut-être la suite de l’histoire : le roi de France ne revient pas ; il meurt en 1270 sous les murs de Tunis. C’est donc son fils Philippe III le Hardi puis son petit-fils Philippe IV le Bel qui achève l’enceinte. Là voici dessinée, c’est ce quadrilatère noir. Il fait 1640 m de long. Si on reste dans les chiffres, la muraille est épaisse de 3 m et s’élève à 11 m. Surtout, des portes percent la muraille. J’en viens enfin à la question de Gabin. Généralement, une ville moyenne a 4 portes implantées selon les points cardinaux. Aigues-Mortes présente 10 portes. Il y en a notamment 5 sur le flanc sud. Les autres côtés sont pourvus plus normalement : 1 à 2.
Un tel nombre d’ouvertures semble incompatible avec le souci de défense. 10 portes ce sont 10 points faibles. Même si, comme vous pouvez le voir, ce sont de forts ouvrages de pierre. Quelle explication donner à cette contradiction ? Tout simplement, les rois de France n’ont pas voulu entraver la principale fonction d’Aigues-Mortes : le commerce. Si autant de portes se situent sur le rempart sud, c’est pour faciliter le transfert des marchandises entre le port et la ville. Une seule porte aurait créé un engorgement.
Lors de sa visite, un autre aspect des remparts interrogea Gabin. Pourquoi des portes sont-elles petites et d’autres grandes ? Je lui réponds que les grandes portes ouvrent sur les rues principales de la ville tandis que les petites portes donnent sur des rues secondaires.
Au final, les Capétiens investirent beaucoup d’argent dans ce site pour un résultat décevant. En effet, dès les travaux de saint Louis, le port commençait à s’ensabler. Les bateaux, les galères, n’avaient plus assez de fonds pour s’approcher du rivage. Parallèlement, les rois de France acquirent d’autres sites plus commodes sur la côte méditerranéenne, délaissant la fondation de Louis. D’une certaine manière, ce déclin fait notre chance aujourd’hui. Aigues-Mortes, tout du moins ses remparts, sont presque restés les mêmes depuis le XIIIe siècle.
C’est une jolie surprise pour les remparts d’Aigues-Mortes. Ils se placent à la 9e place des 100 sites français gérés par le Centre des Monuments Nationaux. 198 000 visiteurs en 2019.
Comme chaque année, le Centre des Monuments Nationaux vient de publier le bilan annuel de fréquentation des 100 sites historiques qu’il gère en France. Si l’Arc de Triomphe ou le Mont-Saint-Michel arrivent toujours en tête, les remparts d’Aigues-Mortes apparaissent eux à la 9e position. 198 000 visiteurs en 2019, soit une fréquentation en hausse de plus de 8%. Un succès dû en partie à l’exposition de l’artiste japonais Kôichi Kurita entre mai et août dernier. C’est ce genre d’exposition culturelle qui permet au lieu de vivre avec son temps. “La forteresse militaire aujourd’hui, elle a perdu sa fonction confie Marie-Laure Fromont, l’administratrice du lieu. Elle est intéressante pour ce qu’elle raconte de notre passé mais les artistes apportent leur regard contemporain. Pour exister, il faut renouveler les contenus”
Des animations régulières
Pour le faire vivre régulièrement, des animations sont proposées tout au long de l’année. La cour d’entrée a aussi été aménagée pour mieux accueillir les visiteurs. Marleen est originaire de Charleroi. Elle est venue en famille. “Il y a des explications en long et en large, un petit résumé pour les gens qui sont pressés. Il y a vraiment des explications pour tous les curieux. Ce n’est pas trop long. Ça me convient.” La promenade le long des remparts est également une excellente façon de découvrir la ville d’en-haut
Des publics très divers
Les touristes qui visitent les remparts d’Aigues-Mortes y trouvent tous un intérêt différent. ” Il y a la tour de Constance qui a cette forte portée symbolique qui est liée aux protestants et à Marie Durand en particulier. Il y a aussi cette très belle promenade d’1 km 6 où on découvre la très belle vue sur les Salins avec les étangs qui sont souvent roses, un paysage naturel remarquable et puis le monument, puisque c’est une enceinte fortifiée du 13e siècle, en parfait état. C’est pour tout ça que les gens se plaisent à visiter le monument.”
Près d’un million et demi de visiteurs à Aigues-Mortes chaque année
Visiter les remparts d’Aigues-Mortes permet à de nombreux touristes de découvrir aussi la cité de Saint-Louis. Ils sont chaque année près d’1 million et demi à franchir les portes de la cité. “On a remarqué depuis quelques années que les touristes vont à la plage mais d’une autre façon explique Béatrice Guiraud de l’Office de tourisme. Ils en profitent pour découvrir tout ce qu’il y a autour. Aigues-Mortes fait partie des incontournables“. La ville profite du label “Grand site d’Occitanie”