Oeno tour dans le Luberon
source https://www.provence-mag.fr/10-caves-10-raisons-de-decouvrir-vins-luberon/
Souvent méconnue, cette AOC recèle des perles (caves et vins). 10 étapes pour que les vins AOC Luberon n’aient plus de secrets pour vous!
Une AOC, un territoire
L’AOC, créée en 1988, s’étend sur 36 communes pour 52 caves particulières, 10 caves coopératives (pas mal, non ?). Les vignes s’étalent sur les coteaux du massif du Luberon. Si rouges (aux arômes de fruits rouges ou avec des notes épicées), rosés (aux arômes de groseille et fraise marqués, parfois plus exotiques) et blancs (aux arômes de pêche et pamplemousse, de miel ou de pain grillé) sont produits, c’est le rosé qui représente la majorité de la production (47%), devant le rouge (29%) et le blanc (24%).
Notre découverte sera donc fortement parfumée de fruits rouges !
c’est parti pour un périple vigneron de Robion à Gargas
1 – le Domaine des Peyre – Robion
Quand on aperçoit le domaine, on n’a pas l’impression d’arriver dans une cave, mais plutôt une galerie d’art à ciel ouvert. Car ici, vin et art contemporain sont subtilement mariés. Un lieu atypique !
7 vins sont produits, dont 3 en AOP Luberon : Le Domaine des Peyre (rouge) aux arômes de sabayon de fruits rouges, le Scoop (blanc) aux arômes de chèvrefeuille, Le Paparazzi (rosé médaille d’or 2016 guide Gilbert et Gaillard, cité dans le guide des vins Hachette) aux arômes de pamplemousse.
Des visites guidées sont proposées pour découvrir le domaine et les vins. La meilleure façon de visiter !
2 – Château la Verrerie – Puget s/ Durance
Une superbe demeure, entre pins, oliviers et des vignobles en agriculture biologique.
Ici, nous sommes chez les pionniers de l’AOP, puisque le domaine est exploité depuis plus de 35 ans par la même famille, après que le grand-père, Jean-Louis, fût tombé amoureux de cette terre
3 cuvées Luberon naissent dans ces terres :
- « Bastide de la Verrerie », en blanc (avec des notes fleuries) et rouge (avec des notes de réglisse et violette fraîche)
- « Château La Verrerie » en rouge (en arômes de fruits noirs confiturés et des notes balsamique), rosé (sur des arômes floraux et d’agrumes)
- « Grand Deffand », en rosé (aux notes de fleurs séchées, fenouil et fruits rouges) et rouge (aux arômes d’épices, d’herbes aromatiques).
Bien évidemment, des initiations à la dégustation et visites du domaine sont proposées. A ne pas manquer.
3 – Domaine de Fontenille – Lauris
Ce domaine, c’est un lieu extraordinaire dans une ancienne demeure du XVIIIème siècle restaurée avec luxe et raffinement : une cave, un hôtel, 2 restaurants (dont le Champ des Lunes, 1* au Michelin), une galerie d’art. Majesté, beauté… On est ébloui.
En ces lieux, la vigne est présente depuis 1638 avec un domaine de 12 hectares, agrandi à 35 hectares en 1748. La famille Savornin restera aux commandes de ce domaine jusqu’avant la guerre.
En 2013, la rénovation de ce domaine commence sous la houlette de Laurence Berlemont (œnologue, ingénieur agronome et spécialiste des vins de Provence), avec pour objectif de redonner ses lettres de noblesse au lieu et lui redonner sa taille de 35 hectares. En agriculture raisonnée et en conversion bio depuis 2014, le vignoble produit 2 cuvées (Alphonse et Fontenille) en rouge, rosé et blanc, déjà récompensés par des médailles.
4 – Château Val Joanis – Pertuis
La première image de ce domaine, c’est le sublime jardin, composé de terrasses rassemblant potager, verger et fleurs, une oliveraie, un bassin central et une très belle cour carrée, labellisé Jardin remarquable depuis 2005 et élu « Jardin de l’année en 2008 ».
Un lieu de charme et d’émerveillement.
C’est en ces terres que sont produits 2 rouges, 2 blancs.
En rouge… La cuvée « Les Griottes », aux arômes de réglisse, poivre et fruits rouges ; la Cuvée « Château Val Joanis » Tradition aux arômes de réglisse, fruits rouges et épices
En rosé… La Cuvée Joséphine, un vin très fruité et élégant ; La Cuvée « Château Val Joanis » Tradition, légèrement épicé, avec des notes d’agrumes, de fruits rouges
En blanc…La Cuvée les Aubépines, avec sa robe jaune pâle, des arômes d’aubépine et d’acacia ; la Cuvée « Château Val Joanis » Tradition aux notes de fleurs blanches et de fruit
5 – Domaine Marrenon – La Tour d’Aigues
Ce domaine, c’est l’histoire d’amour d’une Brésilienne, Pétula Garcia, qui, en héritant en 1966 d’une maison forestière, en a fait un lieu de fête et de vins, grâce aux vignerons locaux qui ont créé la première Cuvée Marrenon. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, c’est une coopérative de vignerons dont les maîtres-mots sont respect du terroir et savoir-faire vigneron.
Fort de cette richesse, Marrenon offre une gamme de vins rouges, rosés et blancs à son image : éclectique et savoureuse. « Classiques », « Terroirs d’Altitude », « Sélections percellaires » et ô jolie surprise, une « Cuvée M Brut rosé » aux bulles fines et notes de petits fruits rouges, pêches blanches et agrumes.
Initiations à la dégustation en accords mets&vins, visite et pique-nique en compagnie d’un vigneron (en été), découverte du domaine… Toute l’année, Marrenon s’ouvre aux épicuriens.
Une halte incontournable !
6 – Domaine La Cavale – Cucuron
La famille Dubrule a depuis 1986, métamorphosé une bergerie en domaine d’exception sur 40 ha autour de Cucuron, Cadenet, Lourmarin et Vaugines.
En mai 2017, les nouveaux chais signés Jean-Michel Wilmotte ont été inaugurés, après 7 ans de travaux. Une longue façade en pierre sèche s’harmonisant avec les courbes du vignoble annonce la métamorphose. Dès l’entrée, le visiteur est projeté au cœur du processus de vinification.
Dans un espace aéré, design, élégant, les rangées de cuves sont rendues visibles grâce à des parois vitrées, et un espace de réception, de vente et d’accueil touristique qui termine le parcours.
Un ouvrage sublime, écrin idéal pour les vins produits avec une exigence particulière.
7 – Domaine les Eydins – Bonnieux
Un domaine de 20 hectares sous le sillage du village, en agriculture biologique avec, à sa tête, Serge seignon, 4ème génération de vignerons sur ces terres.
6 cuvées en rouge (aux notes de fruits rouges, épices, chocolat, sous-bois), 1 en rosé (aux arômes de groseilles, violettes et fruits blancs), 4 en blanc (aux notes de fruits secs, agrumes, pêche, abricot, coing, miel) : une jolie dégustation en perspective.
Cette visite prendra des allures de rencontre avec ce vigneron fier de son aventure familiale et personnelle, de son vin, mais toujours humble, malgré les nombreuses récompenses et mentions obtenues par ses vins.
8 – Domaine la Garelle – Oppède
Voici 25 hectares (répartis entre Ménerbes et Oppède) sur le versant nord du Luberon, qui produisent, depuis 1995 des vins rouges, rosés et blancs de qualité, récompensés dès 1998. Puis, en 2008, à la suite de la vente du domaine, une ère de restructuration s’ouvre pour le domaine : bouteilles, étiquettes, chais, caveau… Tout change, pour créer des vins de qualité issus de vignes âgées de 25 ans pour les millésimes en AOC.
On retrouve, en dégustation, les arômes caractéristiques de l’appellation, notamment les Cuvées du Solstice (en rouge, rosé et blanc), Réserve et Grande Réserve (en rouge) : acacia, fruits blancs, vanille, agrumes, fruits rouges, lait de caramel ( !), menthe poivrée, épices, violette. Une explosion de saveurs pour les palais.
Une belle adresse avec une ambiance sympathique.
9 – Domaine la Citadelle – Ménerbes
Ici, on part à la découverte d’un domaine…Et d’un musée. Car oui, la Citadelle, c’est aussi le musée du tire-bouchon, connus par les hélixophiles ou pomelkophiles (l’instant culture !) avec 1200 pièces exposées, dont la plus ancienne française date du XVIIème siècle.
En T, combiné, avec des décorations parfois insolites, en mode « précieux », en format de poche… Et de toutes tailles… On plonge dans l’art de déboucher les bouteilles. Et quel art !
La Citadelle, c’est une référence de l’appellation, mais aussi et surtout l’aventure d’un homme, Yves Rousset-Rouard (connu aussi au cinéma pour avoir notamment produit Les Bronzés puisqu’il n’est autre que l’oncle de Christian clavier), qui, en 1989, rachète un vieux mas avec 8 hectares de terres.
Aujourd’hui, c’est un domaine de 39 ha reconnu, en cours de conversion biologique, une cave posée sur une colline et donc le musée
10 – Le Domaine Aureto – Gargas
Le domaine Aureto est posé sur une petite colline, avec un panorama sur le Luberon et le Ventoux.
C’est la concrétisation de M&Mme Wunderli, Suisses amoureux de la Provence et Andrea Rhis, patron de l’équipe cycliste BMC qui ont créé, sur une terre de viticulture depuis le XIIIème siècle, un lieu hors des sentiers battus, prolongement oenotouristique de Coquillade Village*****.
Un domaine de 8 hectares en AOC Luberon (et 22 en AOC Ventoux) en culture raisonnée, avec l’exigence de permettre à la vigne de donner les meilleurs grains pour des vins uniques.
On ne peut qu’approuver et louer la démarché écologique d’Aureto, qui utilise des énergies renouvelables : électricité, gaz naturel, solaire, géothermie, pour une cave aux 2/3 construite sous terre (ce qui réduit les besoins en climatisation).
Une seule cuvée est produite en AOC Luberon : la Cuvée « Petit Miracle », un vin rouge aux notes de fruits rouges mûrs, récompensée en concours et par le guide Decanter en 2016.
Bleu Lavande dans le Vaucluse
La lavande, une fleur emblématique par ses propriétés et ses nombreuses utilisations, un condensé de bienfaits que l’on découvre au Musée de la lavande à Coustellet entre Cavaillon et Apt, dans le Luberon. Suivez le guide ! Oui, c’est encore trop tot mais il est préférable de commencer à un itinéraire pour votre excursion “Lavande”
« Mais la lavande en fleur c’est quand ? »
Dès le mois de juin et jusqu’à la coupe courant juillet (la date varie selon la maturité de la fleur), les champs de lavande se détachent du paysage tant sa couleur bleu est intense et unique. Elle est aussi très photogénique. Tout le monde souhaite capter cette floraison graphique organisée en de longs monticules rectilignes pour illustrer son album de famille ou de voyage, son fond d’écran…
source : https://www.provence-mag.fr/lavande-fleur-de-provence-de-lete/
un p’tit oeno-tour du coté des vins de Saint Chinian
AOC Saint-Chinian
La vigne s’étend de part et d’autre de l’Orb et du Vernazobre avec en toile de fond les monts du Caroux et de l’Espinouse. Le vignoble de Saint-Chinian, qui s’étend sur 20 villages, produit des vins parmi les plus réputés de la région. L’appellation Saint-Chinian est reconnue AOC depuis 1982 pour ses vins rouges et rosés et depuis 2004 pour ses blancs. Ses deux terroirs sensiblement différents, l’un argilo-calcaire, l’autre sur grès et schistes, marquent les paysages et confèrent à chaque vin sa propre originalité. Des vins fruités, souples et généreux pour la partie Nord composée de sols de schistes et des vins aux profils élégants, denses et corsés pour la partie Sud composée de cailloutis calcaires.
L’AOC (AOP) de Saint- Chinian est la quatrième appellation du Languedoc en volume, avec une centaine de caves particulières, huit caves coopératives.
Les vignerons de l’IGP (indication géographie protégée) Coteaux d’Ensérune, pionniers de la coopération avec la cave de Maraussan inaugurée il y a plus de 100 ans, se sont toujours engagés à la protection de leur territoire d’Ensérune !
MON CONSEIL :
pour profiter du panorama sur le vignoble de Saint Chinian : depuis le col de Fontjun ou du moulin de Saint-Chinian mais chut!
AOC Saint-Chinian – Berlou
Les vignerons ont souhaité une identification de leurs meilleurs terroirs, c’est ainsi que depuis 2004, Berlou bénéficie d’une appellation communale (zone à haut potentiel qualitatif) sur les rouges uniquement pour 5 communes. La singularité de Berlou tient du fait que son terroir est composé de sols schisteux de 500 millions d’années et que le Carignan est obligatoire à hauteur de 30 %.
AOC Saint-Chinian – Roquebrun
Bénéficiant d’un microclimat qui fait surnommer Roquebrun « le petit Nice » héraultais, sur un terroir schisteux à la typicité affirmé, cette appellation communale est composée au total de quatre communes. La récolte se pratique à la main exclusivement et l’élevage ne peut se faire que jusqu’au 1er décembre de l’année suivant la récolte.
Puisqu’on est à Roquebrun, on y reste et on en profite pour visiter le Jardin méditérranéen! Accroché à flanc de colline, sous la tour du village, un jardin composé de terrasses, préserve de nombreuses espèces de plantes méditerranéennes, une véritable collection de plantes succulentes et exotiques à découvrir en milieu naturel. Sentier botanique, expositions temporaires, visites libres ou guidées. Laissez-vous émerveiller par le panorama avant de partir déguster les vins de l’AOC Saint-Chinian Roquebrun à la cave coopérative.
Sur les traces de Charles Trenet à Narbonne (audio)
VISITE GUIDÉE DE LA MAISON DE JEAN GIONO “LE PARAÏS” à Manosque
Une visite guidée pour découvrir les différents bureaux de l’écrivain et pièces à vivre, sanctuaire de ses souvenirs, de sa vie quotidienne et de son oeuvre.
Jean Giono a laissé dans sa maison une bibliothèque personnelle comprenant plus de 8500 ouvrages, des lettres, photos, manuscrits, objets d’art et mobilier. Il s’installe en 1930 sur les flancs du Mont d’Or dans la montée des vrais richesses où il passera toute sa vie avec sa femme Elise et leurs deux filles. Acquis par la ville en 2016, siège de l’association les Amis de Jean Giono, le Paraïs est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, labellisé “patrimoine du XXème siècle” et “Maison des illustres”.
Redortiers – Le Contadour : bienvenue au pays de Giono !
Crapahuter sur le plateau du Contadour, à quelques encablures de Banon, est une expérience qui se veut mémorable. Il y a d’abord la quiétude de ces grands espaces qui semble ignorer le temps qui passe ; il y a ensuite ce décor encore marqué par la solitude qui animait au siècle dernier les bergers qui y coulaient des jours empreints de rudesse ; il y a encore cette végétation, qui certes a évolué depuis la grande période pastorale, mais qui conserve un aspect quasi originel ; il y a enfin ces bergeries, dont les vieilles pierres continuent de raconter des histoires… après avoir été de furieuses sources d’inspiration de Jean Giono.
Nous sommes ici, en effet, au coeur de son univers. De ces “paysages fantastiques, d’une beauté tragique et lyrique extraordinaire” qu’il décrit notamment dans Le Hussard sur le toit et qu’il immortalisera plus tard, lors des mémorables scènes de Crésus, tourné in situ en 1960, avec Fernandel dans le rôle de Jules. Mais pour le rejoindre, il faudra avaler les virages serrés de la D950 puis de la D5 qui relie Banon à ce village perdu qu’est Redortiers – Le Contadour. On dépassera la mairie, poursuivra en direction du “Trait “, où l’on laissera notre véhicule sur l’aire aménagée, pour mettre le cap sur “Tinette”. Les 700 m que nous allons remonter constituent une excellente mise en jambes, avant d’être invité, une fois la ferme laissée sur notre droite, à cheminer sur une piste caillouteuse ; puis à suivre le GR de Pays (balisage rouge/jaune) et le sentier étroit qui s’élève assez sèchement pour débouler sur un champ de lavande dont on appréciera les vagues bleues en été avec en toile de fond le Mont Ventoux.
LA CRAU vue d’en haut!
source https://www.youtube.com/watch?v=uA0AQIfAja0
Découvrez la réserve naturelle de la Crau et ses steppes, la vallée des Baux et la chaîne des Alpilles à bord d’un gyrocpoter avec la journaliste Andréa, testeuse de destination touristique pour Provence Pays d’Arles ! Au programme des vues du ciel exceptionnelles sur la dernière steppe septentrionale d’Europe : la Crau, son sentier des coussouls et ses bergers, la vallée des Baux et le les villages du Sud des Alpilles. – Commanditaire : Syndicat mixte du Pays d’Arles – Production : COPSY – Réalisation : Eric Falconetti – Journaliste : Andréa Haug – Tournage aérien : Safir Gyrocopter – Bande son : Le Choeur de la Roquette
Allons visiter l’ecomusée de la Crau!
Venir découvrir la richesse de la Plaine de la Crau à Saint-Martin de Crau .
Construite de façon ludique et pédagogique, l’exposition permanente de l’Ecomusée de la Crau permet de comprendre l’interaction entre l’homme et la nature sur cette plaine pâturée par les moutons depuis des millénaires.
Dans une scénographie à la fois moderne et élégante, l’exposition aborde les grands enjeux de territoire en Crau : l’élevage ovin du « Mérinos d’Arles », la production du Foin de Crau AOP, la gestion de la ressource en eau, dont dépendent 270 000 habitants. On y découvre aussi la richesse du patrimoine naturel contrasté entre steppe aride et bocage verdoyantl, les milieux rares et les espèces protégées qui font la spécificité de ce territoire unique au monde, ainsi que les défis relevés par les gestionnaires pour les conserver.
La Crau est également présentée au travers de vidéos ludiques avec, en point d’orgue, un film d’animation réalisé par Eric Serre, 1er assistant-réalisateur de « Kirikou » et « Azur et Asmar », qui donne une version onirique de la formation de la plaine de la Crau à partir du mythe d’Héraclès. D’autres films d’animation et des dispositifs multimédia interactifs permettront de découvrir de manière insolite les enjeux de ce territoire.
La boutique de la Maison de la Crau vous propose une multitude d’ouvrages sur la faune et la flore, ainsi que des guides, des cartes, les publications du Conservatoires d’Espaces Naturels PACA, mais également quelques souvenirs et cartes postales.
Et pour avoir un aperçu des payasges de la Crau
https://www.youtube.com/watch?v=uA0AQIfAja0
FRUITS CONFITS EN PROVENCE Lilamand, le confisage depuis 153 ans
Des fruits, souvent, des légumes, parfois, confits… Dans cette famille les secrets de fabrication se transmettent de génération en génération. Pierre Lilamand en est le dernier dépositaire.
Vos gestes et techniques ont-ils évolué en 153 ans ?
Pierre Lilamand : Très peu. Les seules évolutions notables ce sont les nouveaux fruits exotiques comme les kumquats, les ananas victoria ou les kiwis inconnus au XIXe siècle. La vapeur aussi a remplacé le charbon. Autrefois, le feu nu léchait les bassines de cuivre, désormais, c’est un flux constant de vapeur, plus douce.
Quelles sont les grandes étapes et les principes du confisage ?
Pierre Lilamand : L’essentiel réside dans la sélection. Certains doivent être pelés (poires, melons, ananas). On les blanchit, c’est-à-dire qu’on les plonge plus ou moins longtemps dans de l’eau plus ou moins bouillante afin de les ramollir et favoriser la pénétration de sucre. On plonge enfin le fruit dans un sirop de sucre. Le confisage, c’est une succession de 6 à 7 bouillons et de temps de repos de 3 semaines à 1 mois.
Où faites-vous votre marché ?
Pierre Lilamand : On travaille les variétés anciennes avec des producteurs d’ici dont certains vendaient déjà à mon père et à mon grand-père ! On achète surtout en Provence afin de décider avec le paysan du moment parfait de récolte. La maturité parfaite offre un gain gustatif irremplaçable. Nous avons aussi planté 200 abricotiers dans les Alpilles et 2150 amandiers à Maillanne pour garantir les approvisionnements.
SOURCE https://www.myprovence.fr/article/pierre-lilamand-specialiste-fruits-confits-en-provence
MAISON-MUSÉE FRÉDÉRIC MISTRAL à Maillane
Figure tutélaire de la Provence, Frédéric Mistral est un poète flamboyant aux multiples facettes, à l’œuvre foisonnante, ancrée dans son époque et consacrée par le prix Nobel de littérature en 1904. Son travail poétique volontiers épique traverse les thèmes, l’histoire, du légendaire et des modes de vie de la Provence. La demeure a été construite et meublée par Frédéric Mistral en 1876, en vue de son mariage. Il vivra de manière continue et créera nombre de ses œuvres dans cette demeure bourgeoise au décor sculpté évoquant les héroïnes mistraliennes et flanquée d’un grand jardin. Selon la volonté du poète, la maison est conservée, tel qu’il l’a aménagée, avec la totalité des meubles d’origine. Les rideaux, bibelots, objets utilitaires qui s’y rattachent sont également présents et participent du caractère intime et authentique de cette demeure
C’est la maison dans laquelle Frédéric Mistral vécut avec son épouse et reçut de nombreuses personnalités : le grand chef de cuisine de la Reine d’Angleterre : Escoffier ; le roi de Belgique ; le président Poincaré
Gai lesert, béu toun soulèu, l’ouro passo que trop lèu e deman plóura belèu.
” Gai lézard, bois ton soleil, l’heure ne passe que trop vite et demain il pleuvra peut-être. “
C’est dans cette maison qu’il terminera Mirèio (œuvre commencée au Mas du Juge) et qu’il écrira Calendau.
et pour les gourmands, prochain rendez vous chez le confiseur LILAMAND à Saint Rémy de Provence!
https://www.myprovence.fr/article/pierre-lilamand-specialiste-fruits-confits-en-provence
Sur la tombe de Mistral à Maillane
Frédéric Mistral,1830-1914, écrivain de langue provençale,fondateur du Félibrige, natif de Maillane fit faire pour son tombeau, une réplique du pavillon de la Reine Jeanne, qu’il souhaita sans nom. Les modillons autour du dôme représentent une Mireille (jeune fille provençale), une Arlésienne, et ses 2 chiens (Pan Planet et Pan Perdu)
Inscription: “non nobis domine, non nobis , sed nomini tuo, et Provinciae nostrae da gloriam” qui se traduit par ” Non pas à nous, Seigneur, mais à ton nom et à notre Provence, donne gloire”
Les Baux-de-Provence, le village ressucité
Du haut de son éperon rocheux, cet extraordinaire nid d’aigle domine la vallée des Alpilles et bien au-delà… Le bourg provençal, couronné par les ruines d’un château, a conservé tout son pouvoir d’enchantement.
Jugée sur un éperon rocheux, les ruines des Baux font l’attractivité de ce bourg.
« Des Baux, je ferais ma capitale » (Frédéric Mistral)
Avec à ses pieds, au nord, les formes chaotiques du val d’Enfer, et à l’ouest le vallon de la Fontaine, le rocher des Baux s’apparente à une nef minérale, étrange et fascinante, dont les chicots de pierre fantomatiques du château enflamment l’imaginaire. Au fil des ruelles et des places, des hôtels particuliers des XVe et XVIe siècles côtoient des maisons Renaissance adossées parfois à des ruines ou à moitié taillées dans le roc.
Le village – une poignée d’habitants sur ces hauteurs – pourrait aujourd’hui obtenir, avec 1,5 million de visiteurs par an, le titre de capitale du tourisme… Au vu de l’affluence certains jours, on pourrait avoir envie de prendre ses jambes à son cou. Pourtant, à chaque fois, le visiteur est comme magnétisé ! Imaginez le tableau : sous vos yeux, un éperon rocheux de calcaire culminant à 245 mètres, long de 900 mètres sur 200 de largeur, est couronné par un vaisseau de pierre déchiqueté qui semble prolonger le roc… La beauté âpre du village, son corps à corps sauvage avec le paysage, son mélange de ruines et de demeures restaurées exercent une irrésistible attraction.
Une histoire mouvementée
Site d’occupation très ancien, les Baux doivent leur puissance aux seigneurs des Baux. Refusant toute vassalité, ces rebelles aventureux étendent leur popuvoir sur les “‘terres baussenques”, soit 79 fiefs (villes ou places fortes) répartis de la Drôme au Var.
Autant dire que l’archétype du paysage de provence est respecté ici !
En 1631, les remparts et le château sont détruits. La seigneurie est vendue à la ville, et les Baux-de-Provence passent aux mains de la famille Grimaldi. En parcourant les immenses ruines de ce château fantôme (7 hectares), on côtoie le fantastique, et il est difficille de ne pas songer au Testament d’Orphée, film de et avec Jean Cocteau, tourné en partie au Baux, et principalement au Val d’Enfer. Aux côtés de Jean Marais et Maria Cassarès , Pablo Picasso et Françoise Sagan, entre autres, y tinrent de petits rôles.
Dantesque val d’Enfer
En contrebas de ce village perché, le val d’Enfer est un site qui excite l’imaginaire depuis la nuit des temps. Creusé dans le plateau, ce vallon présente d’étranges roches calcaires, sculptées par le vent et l’eau, qui prennent un caractère fantastique, avec les jeux d’ombre et de lumière. Ce paysage torturé de roches de molasse aurait inspiré Dante pour sa Divine Comédie. Frédéric Mistral en parlait comme d’un « cataclysme de pierre ». Cocteau y tourna son Testament d’Orphée.
Puique que Frederic Mistral a été évoqué un peu plus haut, faisons quelques km pour nous rendre sur sa tombe à Maillane.
https://lesudmakesmehappy.com/wp-admin/post.php?post=2279&action=edit
La Provence éternelle de Frédéric Mistral – vidéo
https://www.arte.tv/fr/videos/087863-000-A/la-provence-eternelle-de-frederic-mistral/
Les reliefs accidentés couverts de garrigue composent le paysage des Alpilles, dans le Nord des Bouches-du-Rhône. Au bord du massif montagneux se tient Maillane, un petit village provençal qui a vu naître un géant de la littérature française : Frédéric Mistral. Récompensée d’un prix Nobel, son œuvre n’a eu de cesse de rendre hommage à sa terre natale et de défendre la culture et la langue provençales.
22 mai 1271. Le jour où les ossements de Saint Louis sont inhumés à Saint-Denis.
Le corps du roi, mort devant Carthage lors de la 8e croisade, est mis à bouillir dans un chaudron pour que ses ossements soient récupérés.
la dernière croisade de Saint Louis
et un peu de lecture!
https://www.laprocure.com/derniere-croisade-saint-louis-tunis-1270-xavier-helary/9782262038199.html
et pour poursuivre un article sur le transfert des ossements à Saint Denis :
https://lesudmakesmehappy.com/wp-admin/post.php?post=2262&action=edit
une balade en chanson à Narbonne, sur les pas de Charles Trenet…
« Je suis né à Narbonne, le 18 mai 1913, un dimanche après-midi. Le matin, ma mère avait été à la messe de onze heures, et moi, à trois heures, j’étais là »
On commence la visite face au magasin « Aux Dames de France ». Le petit Charles passait par là tous les jours pour aller à l’école, c’est l’occasion pour nous de raconter ce qu’il voyait, ce qui l’a inspiré, dans cette ville alors dominée par le négoce du vin.
Douceur des premiers jours,
Ce soir fait l’endormie,
A l’ombre de ses tours… »
Passage par la promenade des barques, sur la rive gauche de la Robine, rendez-vous de tous les Narbonnais : Charles y accompagnait sa grand-mère, pour aller aux Halles. « Et soudain je débarque, sur les Barques tranquilles… »
De la rue du Pont à la place des Quatre fontaines
On emprunte ensuite la rue du pont des marchands, l’antique rue commerçante médiévale où l’on a depuis repéré les fondements de la voie Domitienne. Un mini-cours d’histoire et une chanson plus tard « La rue du pont m’accueille… » et nous voilà sur la place des Quatre fontaines, où jouaient alors les enfants. On est au cœur de la ville ancienne, et la guide nous fait remarquer aussi en passant, toujours entre deux chansons, « Les quatre fontaines, ton ton tontaine… » les crocs de boucherie qui ornent la façade d’une vieille boutique, une porte biscornue, un antique et imposant hôtel…Passage par la magnifique basilique saint Paul, construite au XIIème et XIIIème siècle, devant le baptistère où le bébé Charles fut baptisé. «
Itinéraire balisé vers la maison natale du chanteur
Puis c’est la passerelle du chemin de fer, qui relie les deux quartiers de Narbonne et conduit en face de la maison natale de Charles Trenet. Une immense fresque murale, réalisée en 1994 à partir d’un croquis de Trenet lui-même sur une nappe de restaurant, en indique aussi le chemin.
Hors saison touristique, le même itinéraire, balisé par des pavés à l’effigie de l’homme au chapeau, permet des visites individuelles. En une heure trente de promenade, on a autant appris sur l’histoire et l’architecture de la ville que sur le chanteur, joyeusement. Et si l’on veut en savoir plus encore, un autre parcours à travers le palais des archevêques, avec une troupe de comédiens, introduit au passé et aux personnages historiques de Narbonne.
Un appartement conservé au deuxième étage
Charles Trenet l’aimait, cette maison, au point de supplier : « Maman, ne la vends pas ! » Il y a passé les sept premières années de sa vie, de 1913 à 1920, entre un père notaire et une mère amoureuse ailleurs. Après le divorce de ses parents, son frère et lui seront envoyés en pension à Béziers, avant de rejoindre leur père à Perpignan. Mais il conservera là, jusqu’à sa mort, un appartement installé au deuxième étage, au-dessus de celui de sa mère.
Dans cette demeure de notable provincial, aux fenêtres donnant sur la voie de chemin de fer, chacun retrouvera, en plus de sa mémoire, quelque chose de la vie quotidienne au XXème siècle. Transformée en musée en 2001, elle est restée « dans son jus », telle qu’il l’a connue, telle qu’elle a inspiré nombre de ses chansons. On y trouve les tapisseries fleuries et les volants de tissu de l’époque, des fauteuils de peluche rassemblés autour d’un volumineux postes de radio, le piano du « salon de musique » avec son tourne-disque Teppaz…
La chambre natale de Charles
On visite la chambre natale de Charles, et sa chambre de petit garçon, à côté, avec la porte responsable de ses cauchemars, parce qu’elle évoquait celle derrière laquelle Barbe-Bleue enfermait ses victimes ; cuisine et salle de bain « modernes » des années 1970 en prime. Partout, des souvenirs, des lettres, des photos parlent de l’univers de Trenet.
Il y a deux ans ont été ajoutés des écrans, astucieusement intégrés au décor (dans un vieux téléviseur, une fenêtre fictive, au fond du sauna où Charles passait chaque jour une demi-heure (pour soigner sa ligne après des repas conviviaux qui pouvaient durer des heures…) : y défilent des témoignages enregistrés, notamment de sa mère, toujours des chansons, et les grands moments de la carrière du chanteur.
Charles Trenet et Narbonne
La drôle d’histoire de la chanson de Trenet “Narbonne mon amie”
La chanson qui symbolisait l’attente téléphonique de la Ville a connu un destin incroyable. L’ancien disquaire Claude Guy se souvient…Hier – comme aujourd’hui – le destin d’une chanson peut parfois échapper à toute prévision. Ainsi, “Narbonne mon amie” n’aurait jamais dû sortir du fond du catalogue Trenet. C’était sans compter sur l’opiniâtreté d’un disquaire narbonnais, Claude Guy. Avec son épouse Annie, il tenait naguère boutique dans la rue du Pont-des-Marchands à Narbonne en affichant logiquement une passion pour la musique.
Deuxième face B
Il avait repéré “Narbonne mon amie” sur un super 45 tours sorti en 1961 : “C’était le deuxième morceau de la face B et, après épuisement des stocks du 45 tours, on ne la trouvait que dans un coffret de 13 disques 33 tours appelé ‘Toutes mes chansons’. Je pensais qu’il était important que l’on puisse diffuser ce disque à Narbonne. J’ai donc contacté au début des années 80 la maison de disques, Pathé Marconi qui, face à mon insistance, a accepté d’éditer un 45 tours spécial avec ‘Narbonne mon amie’ en face A et ‘Douce France’ en face B, à condition que nous réglions les frais. Mille disques ont été fabriqués”.
Pour illustrer le 45 tours, Claude Guy fait appel à Jean Fagedet, qui prendra le cliché sur le toit de la maison natale de Charles Trenet. En 1983 enfin, le disque arrive. Pendant que son épouse décore la vitrine du magasin avec les 45 tours, Claude Guy se rend à la mairie pour en offrir un exemplaire au maire, Hubert Mouly. Et là, surprise, il tombe nez à nez avec… Charles Trenet, accompagné par son secrétaire Georges : “Je réalise alors que je n’ai pas averti Trenet de ma démarche, se remémore Claude Guy. Je fais demi-tour pour dire à mon épouse de ne pas mettre le 45 tours en vitrine. Trop tard. Je reviens vers Trenet et je lui raconte l’histoire. Il rétorque : ‘C’est gentil, ça me fait plaisir parce que j’aime cette chanson’. Le disque a connu un grand succès. Et la chanson, méconnue, s’est retrouvée en pleine lumière”.
Charles Trenet et Saint Chinian
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CHARLES TRENET : SON ENFANCE À SAINT-CHINIAN
“La Maison aussi n’était pas sans évoquer mon vieux confessionnal que je venais de quitter.
Un hall d’entrée de larges pierres plates contenait, sans souffrir d’aucune vilaine proportion,
Un vaste escalier aux marches harmonieusement échelonnées, dont la rampe en fer forgé s’agrippait à une main courante en noyer lisse.“
Charles Trenet «Mes jeunes années»1978
En janvier 1911 Lucien Trenet, notaire natif de Perpignan, prend en charge le notariat de Saint-Chinian, actuellement Maison des Vins, succédant à Maître LAUCAGNE en départ à la retraite. En 1909 Lucien Trenet avait épousé Marie-Louise CAUSSAT, une jeune narbonnaise de 19 ans, résidant chez ses parents à Narbonne, 2, avenue de Marcorignan, près de la gare.
En 1910 est né à la même adresse un premier fils prénommé Antoine.Vivant seul à Saint-Chinian le notaire retrouvait en fin de semaine son épouse Marie-Louise et son fils Antoine à Narbonne. Le 18 mai 1913, un dimanche, Mme Caussat-Trenet donne naissance, dans la maison familiale, à un deuxième fils qui sera baptisé Louis, Charles, Augustin, Claude.Depuis sa naissance, Charles, refusant tout biberon, sera alimenté 16 mois durant par une nourrice catalane de Perpignan, à l’accent marqué, prénommée Jeanne, engagée par le notaire Trenet.
En juillet 1913, deux mois après la naissance de Charles, Mme Trenet accompagnée de ses deux enfants et de la nounou Jeanne rejoint l’étude de Saint-Chinian.A Saint-Chinian, petite bourgade du Midi viticole alors prospère, le petit Charles, promené par sa nounou Jeanne, grandit sans histoires, bercé par le violon de son père, musicien et mélomane. La vie s’écoule heureuse et pourtant…
En janvier 1915 Lucien le père est mobilisé et doit rejoindre son unité à Perpignan. L’étude est confiée au clerc.
Mme Trenet raconte :
“Vingt-deux mois à Saint-Chinian, Nounou et les deux enfants qui jouaient sur la promenade, les difficultés domestiques, mon inexpérience entre une bonne-à tout faire incapable et une nourrice dévouée mais irascible, la maison notariale, grande caserne froide, sans aucun confort, si difficile à tenir, pas de gaz ni d’électricité, mais des lampes à pétrole et des lampes Pigeon, affreuses petites choses en métal chromé, à la flamme vacillante et fumeuse, enfin, la vie quotidienne avec ses devoirs, ses peines, ses joies […]. Je fis nos bagages et retournai vivre à Narbonne chez mes parents avec mes deux fils.”
A Narbonne la nounou Jeanne est congédiée au grand désespoir de Charles. Il va avoir deux ans et va vivre désormais entre son frère Antoine, sa mère Marie-Louise, sa grand-mère maternelle et son grand-père Augustin Caussat, marchand de bois, menuisier puis tonnelier improvisé à partir de 1914.
Plusieurs ouvriers travaillaient dans la Tonnellerie nouvelle à Narbonne. L’un d’eux était chanteur et entonnait La Marseillaise. C’était Auguste Affre de l’Opéra, natif de Saint-Chinian.
Charles Trenet écrit :
“La jeune et jolie Marie-Louise Caussat-Trenet, tire un trait sur son passé moelleux pour suivre “toujours infaillible” le beau Benno Vigny de Commercy en Lorraine, scénariste de théâtre et de cinéma, homme d’esprit et de culture qu’elle avait connu “en douce” en 1917 à l’hôpital de Cité à Narbonne où il soignait une blessure de guerre à une jambe, et où la grand-mère Caussat était infirmière en chef.”
A Narbonne les enfants Trenet sont élevés par les grands-parents Caussat, aidés par la tante célibataire Emilie d’Ouveillan venue habiter à Narbonne.
En 1918, grand-mère Caussat est décédée et le grand-père Auguste est allé se remarier à Toulouse avec une buraliste de tabac. Dorénavant, c’est tante Emilie qui va assurer l’intendance de la famille, 2, rue Marcorignan.
Le 11 novembre 1918, c’est enfin l’armistice. Démobilisé au printemps 1919 Lucien Trenet, après avoir embrassé ses enfants à Narbonne, retourne à l’étude de Saint-Chinian.
C’est en septembre 1919 qu’accompagnés de tante Emilie Antoine et Charles se rendent à Saint-Chinian passablement émus.
Dans Mes Jeunes Années, Charles Trenet raconte :
“Je vais donc vous expliquer comment je connus à Saint-Chinian des moments très heureux. D’abord je ne me sentis pas trop dépaysé. La grande allée de platanes qui borde la rue principale me rappelait la promenade des Barques à Narbonne. Quant au village, il n’était pas loin de ressembler à mon quartier natal : à Narbonne le quartier était notre village, ici le village était devenu notre quartier. La fin de l’été n’en finissait plus. Pourtant, l’ombre des platanes était plus fraîche et les courses sous les branches plus faciles, on respirait mieux en jouant aux gendarmes et aux voleurs… Papa chantait entre les heures de bureau des airs du folklore catalan.”
Et il est vrai que ce père qui soudain fait irruption dans leur existence jusque là paisible est un curieux personnage, à la fois notaire et taquinant la muse et surtout épris de musique et en particulier du violon qu’il pratique avec autant d’adresse que de plaisir.
A Saint-Chinian à cette époque les plaisirs sont rares et les nuits sont longues. Aussi, Lucien Trenet avait noué des relations avec des Saint-Chinianais partageant une même passion, la musique.
Au retour de la guerre il retrouve son ami pâtissier Joseph LAURENS, domicilié au Temple des Douceurs, rue de l’Eglise et sa fille Isaure alors âgée de 20 ans, virtuose du piano. Avec les autres amis mélomanes : CARCANADE, Emile COLIAC, André CROS, Louis PHALIPPOU, Louis PIGOT, Maurice TRONC, Louis VIEU, Félix ROUANET et probablement d’autres, ils reconstituent leur groupe se réunissant le soir, soit à l’étude du notaire, soit dans l’arrière-boutique du pâtissier afin d’interpréter des airs du folklore catalan ou de la musique classique.
C’est à Saint-Chinian que Lucien Trenet avait acheté une voiture à deux places, flanquée d’un “spider” à l’arrière, sorte de banquette que l’on découvrait en tirant sur une poignée. Le notaire l’avait baptisée Caroline. Cette voiture faisait la joie des enfants et était rangée dans son garage attenant à la maison, un ancien entrepôt de pommes de terre et de caroubes qui fleurait bon la moisissure et l’essence. Charles Trenet raconte : “Nous l’astiquions, armés de chiffons dérobés à Pauline la vieille cuisinière à tout faire…”
Le 30 septembre un gros incendie avait éclaté dans les granges du moulin Martinet. Le notaire avait emmené les enfants avec Caroline pour voir cet événement. A la rentrée scolaire Antoine et Charles sont placés en pension à l’école de la Trinité, anciennement avenue de Verdun, actuellement avenue Jean-Moulin. Ils viendront à Saint-Chinian quatre fois par mois les samedis et dimanches par le train d’intérêt local et tante Emilie d’Ouveillan, retirée à Narbonne, seule dans la maison des Caussat, ira à Béziers pour les faire sortir le jeudi, promenades sur les allées, au plateau des Poètes ou aux 7 écluses de Fontseranne. Séparés de leur mère remariée, de Tantoune Emilie et de papa, les enfants supportent mal le séjour en pension.
Charles Trenet écrit
Papa quand viendras-tu nous voir
Je pleure, tu sais, au dortoir
Je souffre de mille tourments
Quand viendras-tu, avec maman
Elle est paraît-il à Vienne
Toi tu restes à Saint-Chignan
Est-il bon que je m’en souvienne ?”
Plus tard il raconte : “Passer sous silence ma période biterroise à l’école libre de la Trinité ne serait pas honnête, encore moins d’écrire qu’elle fut exempte de langueur et de mélancolie. L’école était libre pour sûr, mais moi j’y étais enfermé entre la cour d’honneur, l’infirmerie, l’étude et le dortoir, prisonnier du préau, des platanes gardes-chiourme et même de la chapelle… Oui je dois reconnaître qu’un certain rythme de sorties rendait notre claustration supportable.”
L’année 1923 va enfin changer le destin de la famille Trenet. Dans Mes jeunes Années, Charles Trenet a écrit : “Mon vrai papa de Saint-Chinian, officier ministériel et guitariste montmartrois, ruminait une idée de derrière les archives. Il songeait à s’établir ailleurs, à Perpignan par exemple, sa ville natale. Ce fut tante Emilie qui, la première, nous mit au courant des projets paternels. A Saint-Chinian mon père s’affairait au milieu des malles, de paquets et de vieux clients qu’il refilait à son successeur, Maître Bordes de Perpignan, jeune homme timide, nouvellement diplômé de l’Ecole de notariat de Toulouse. La vieille Pauline apportait assistance en rechignant un peu ; c’était dans sa nature de servante classique… Non, elle n’irait pas à Perpignan. Elle resterait au service du nouveau notaire. Elle faisait partie de la vente. Toi Charlot, tu resteras avec moi pour la fête, j’ai des tas de choses à te dire.
Quel était ce tas de choses promises par papa ? D’abord, fêter la Saint-Charles, le 4 novembre 1922 chez son ami Joseph Laurens le pâtissier. Pour sûr qu’il y aurait un gâteau !
Il y eut aussi la séance traditionnelle de musique dans l’arrière-salon de la pâtisserie, situé de telle manière qu’il était inévitable pour y accéder de traverser la pièce où l’on confectionnait les tartes à la crème. Je restais béat devant le pétrin qui embaumait la violette de Toulouse. J’aurais bien voulu moi aussi mettre la main à la pâte, mais bernique, d’abord la musique ! Le père Laurens n’attendait pas. Ses derniers ordres donnés aux mitrons, n’oubliez pas la cannelle, un peu plus de beurre dans le moka, arrêtez la cuisson des religieuses !
Il installait son pupitre et commençait à souffler dans son basson dont l’anche double profilait son ombre sur le carrelage. L’éclairage vacillant dû aux bougies, fournies par M. Tronc, propriétaire du moulin à huile, qui en était marchand mais les offrait en échange de quelques éclairs, conférait à la réunion une sorte d’allure conspiratrice… Papa debout, le violon collé dans les plis du menton frottait rageusement son archet sur la chanterelle…
Allons-y ! Animons, coordonnons, quittons le père Laurens, retournons à l’étude avec papa, les oreilles rassasiées de concerti brandebourgeois, de clavecins bien tempérés et l’estomac farci de millefeuilles.
Pauline soupire devant l’amoncellement hétéroclite des objets qui jonchent le sol…
Le notaire retrouve sa ville natale et réalise enfin le rêve de sa vie : installer son étude à Perpignan, rue de la Cloche-d’Or. La famille s’établit alors rue Villaseca dans une petite maison avec jardin (que Charles Trenet possédait toujours à sa mort).
Quelques années plus tard à Perpignan, Charles Trenet, évoquant un épisode du passé lors d’une soirée musicale organisée par le notaire avec ses nouveaux amis catalans, a écrit : “Je songe à l’arrière-boutique du père Laurens, aux tartes à la crème, aux mitrons, au pétrin de Saint-Chinian, aux sonates de Mozart dont il n’est pas exclu que certaines aient été écrites par le grand prodige à l’âge de dix ans après absorption de Mehlspeisen dans les pâtisseries de Salzburg.”
En 1929 à Perpignan le notaire Lucien Trenet se remarie avec Françoise, une belle catalane d’Arles-sur-Tech. La même année naît de cette union Claude, Jean, Philippe Trenet, demi-frère de Charles et d’Antoine. En 1970 il viendra à Saint-Chinian tourner une séquence d’un film intitulé Trenet d’aujourd’hui, d’hier et de toujours.
A plusieurs reprises Charles Trenet est revenu à Saint-Chinian saluer de vieilles connaissances?: Isaure Laurens, devenue professeur de musique et organiste titulaire de la paroisse, filmée avec Charles par FR3, jouant à quatre mains sur le piano quart de queue du salon d’Isaure.
Amateur de voitures américaines des années 60, une Dodge beige, plus tard une Delahaye rose, Charles Trenet les garait parfois devant la banque Bordelaise ou près de l’étude. Il aimait revoir le notariat où il avait vécu avec son frère Antoine et son père Lucien. Il avait revu plus tard Maître Bordes de Perpignan le successeur de son père qui avait pris ses fonctions en 1923 en même temps que sa jeune clerc de Saint-Chinian Mme Rose Cros-Chabert alors âgée de 23 ans. Il fit plus tard une visite à Maître Loubet et dédicaça un de ses croquis à la clerc Rose Chabert. Il rencontra ses anciens voisins Henri Lignon, Louis Vieu et son ami Marcel Fraisse, Isaure Laurens et Ginette Guiraud à qui il offrit le croquis dédicacé qu’elle nous a aimablement communiqué. Charles Trenet a certainement rencontré d’autres saint-chinianais aujourd’hui disparus.
En décembre 2000, deux mois avant son décès, le 19 février 2001, accomplissant un dernier pèlerinage aux sources, il fit une halte devant la Maison des Vins de Saint-Chinian (ancien notariat). Très handicapé et assis à l’arrière de sa dernière Rolls-Royce beige, conduite par Georges son secrétaire, Charles Trenet fit appeler Mme Nelly Belot œnologue de la Maison des Vins de Saint-Chinian et lui demanda : “Madame, l’escalier de l’étude est-il toujours là ” (le grand escalier de l’étude dont ils dévalaient les marches quatre à quatre, avec son frère Antoine, disparu).
Nos remerciements à toutes les personnes avec qui nous avons eu de longs et fructueux entretiens : Isaure Laurens, 1er prix de conservatoire de piano à Toulouse et à Paris, 1er prix de conservatoire de harpe à Toulouse, professeur de musique et organiste titulaire de la paroisse ; Solange Petit-Sidoine, musicienne et organiste ; Rose Cros-Chabert, clerc de notaire de Bordes (Belleville – mas de Cruzy) et Loubet ; René Cros, Ginette Guiraud-Nocent, Claudine et Maurice Blayac qui nous ont communiqué le film réalisé par Claude Trenet, demi-frère de Charles, Marthe Coliac et Rose Vallette qui recevaient souvent les visites de la nounou catalane Jeanne (avant 1915), Nelly Belot pour son émouvant témoignage.
Charles Trenet aimait dire : “Je resterai fidèle à des choses sans importance pour vous, à des riens qui pour moi font un tout !”
Claude Pinel
Citation de Charles Trenet
“Je resterai fidèle à des choses sans importance pour vous, à des riens qui pour moi font un tout !”