dans le Gard, un Patrimoine romain d’exception!

Je vous accompagne à la découverte de cet héritage antique hors du commun…si,si, je pèse mes mots! Venez et vous verrez (Veni, Vidi!)

Découvrons : la maison Carrée pas si carrée tout de meme! Un des temples les mieux conservés de l’époque Romaine (entrée non incluse) ou encore la porte Auguste, vestige des remparts romains et le Jardin de la Fontaine jadis Augusteum, sans oublier l‘amphitheatre communément appelé les Arènes…bref il y a de quoi s’occuper!

le Pont du Gard

Continuation vers le fameux site du Pont du Gard ! Classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, il est la partie la mieux conservée de l’aqueduc romain qui alimentait en eau potable la ville de Nîmes.Visite guidée sur le site et Temps libre pour découvrir le musée consacrée à la construction du Pont.

« VENI, VIDI, VICI » CÉSAR, – 47

Une sublime inspiration souffle au général romain cette formule qui désigne un succès facile et rapide. Rapide ? Son rival malheureux aurait trouvé le mot un peu faible…

C ette phrase lapidaire – « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu » -, qui indique une victoire aussi rapide qu’inattendue, aurait été écrite par le général de la République romaine dans une lettre qu’il adresse à un ami pour lui annoncer son triomphe foudroyant, le 2 août – 47, sur Pharnace II, roi du Pont (ancien royaume d’Asie Mineure, sur le Pont-Euxin).

La rapidité d’action de Jules César est proverbiale et lui permet d’éliminer l’un après l’autre les nombreux ennemis qu’il affronte dans la guerre civile qui l’oppose à son ennemi Pompée. Après le coup de force du passage du Rubicon (voir frise visuelle p. 40), il se lance à la poursuite des troupes de Pompée, qui se sont réfugiées en Grèce. César remporte à Pharsale, en août – 48, la victoire sur son rival, lequel s’enfuit en Égypte, où il est assassiné sur l’ordre du jeune roi Ptolémée XIII. Pharsale donne à César le pouvoir suprême.

Mais, pendant plus de trois ans, il doit venir à bout de poches de résistance pompéiennes, aussi bien en Égypte et en Asie qu’en Afrique et en Espagne. Quatre campagnes sont menées successivement, et avec succès, dans ces différentes régions, à un rythme surprenant : il est sur tous les fronts, le plus souvent à son avantage, et ne revient définitivement à Rome qu’en – 45 après avoir soumis toutes ces provinces à l’autorité romaine. Après Pharsale, il avait choisi de gagner l’Égypte par voie terrestre en traversant l’Asie Mineure et la Syrie, ce qui lui avait permis de se montrer en triomphateur à toutes les populations de l’Orient. Il arrive à Alexandrie le 2 octobre avec deux légions. Pour le flatter, un ministre égyptien lui apporte, en cadeau de bienvenue, la tête de Pompée. À sa vue, César ne peut retenir ses larmes. Seule la haine politique les opposait, et ce sort humiliant le scandalise.

OPÉRATION SÉDUCTION

L’assassinat de Pompée lui fournit l’occasion rêvée de s’emparer de l’Égypte, ce pays si riche qui n’est pas encore sous le contrôle de Rome. Mais la « guerre d’Alexandrie » va se révéler plus difficile qu’il n’était prévu. César commence par y imposer une sorte de protectorat romain. Il est aidé en cela par la liaison qu’il noue avec la belle reine égyptienne Cléopâtre. Pourtant, la situation devient périlleuse : l’installation des légions provoque la colère des Alexandrins, qui bloquent César dans le quartier du palais. La guerre dure plusieurs mois, et les troupes romaines se trouvent à plusieurs reprises en très grande difficulté. Grâce à l’aide de contingents auxiliaires envoyés par Mithridate de Pergame, César reprend enfin l’avantage et finit par imposer sa domination sur l’Égypte en mars – 47.

Un nouveau danger point en Asie Mineure, où se trouvent beaucoup de sympathisants de Pompée, celui qui, dans la grande campagne qu’il a menée en Orient de – 67 à – 62, a fait passer la plus grande partie de la région sous l’autorité romaine. À la poursuite de son adversaire, César a traversé cette province pour rejoindre Alexandrie. Il a pris, tout au long de son voyage, des mesures spectaculaires afin de rallier les populations à sa cause. En Troade, il fait une halte pour visiter le site légendaire de Troie ; à Éphèse, il reçoit sous sa protection des Ioniens et d’autres peuples ; à Rhodes, il lève des troupes. Alors que tout semble rentrer dans l’ordre, une menace inattendue apparaît. Pharnace, fils du grand Mithridate, avait trahi son père, à l’assassinat duquel il avait participé en – 63. En échange, Pompée lui avait donné le Bosphore Cimmérien (l’actuelle Crimée). Seulement, ce roitelet ne nourrit qu’une ambition : reconstituer l’ancien royaume paternel. Profitant de la guerre civile entre Pompée et César, il envahit la Cappadoce et la Petite Arménie, où règne Dejotarus. Ce dernier vient se plaindre au gouverneur romain de Syrie, Domitius Calvinus, qui adresse une lettre à Pharnace dans laquelle il le somme d’évacuer les terres conquises. En vain… Le gouverneur romain se dirige alors avec quatre légions vers Nicopolis, en Petite Arménie, où se trouvent le roi du Bosphore et ses troupes.

PHARNACE EST SÛR DE BALAYER LES ROMAINS

L’affrontement tourne au désavantage des Romains. Domitius doit se retirer. Fier de son succès, Pharnace peut occuper le Pont sans rencontrer de résistance. Il s’y livre à des brutalités épouvantables, pillant les biens de citoyens romains et suppliciant beaucoup d’entre eux. Informé de la situation, César, à la fin de juin – 47, quitte l’Égypte pour venger l’honneur de la République. Par voie de mer, il parvient à Antioche, pénètre successivement en Cilicie, en Cappadoce et en Galatie.

Dans chaque région, il lève de nouvelles troupes et arrive dans le Pont en juillet – 47. Pharnace se réfugie dans la ville de Zéla. Située sur un plateau, elle comprend en son centre un tertre où lui et ses hommes s’installent. Le 2 août – 47, César positionne ses légionnaires dans un des vallons qui entourent Zéla. Pendant la nuit, ils commencent à fortifier l’endroit. Du haut du tertre où il se trouve, Pharnace, qui n’a aucun doute sur ses capacités guerrières, est persuadé qu’il va pouvoir rapidement balayer les Romains. Il se lance à la charge en faisant dégringoler ses soldats à toute allure de la colline escarpée où ils se trouvent et se prépare à escalader la hauteur où les légionnaires romains construisent leur retranchement. L’armée de Pharnace est précédée de terrifiants chars de guerre hérissés de faux.

TROIS INITIALES EN V… DE VICTOIRE

Un bref flottement s’empare des troupes romaines, prises au dépourvu. Très vite, César motive ses soldats, qui, lâchant leurs pioches, se disposent en front de combat. Ils criblent de traits les assaillants, parviennent à faire reculer les chars et les précipitent dans le ravin. C’est la panique dans les rangs ennemis ! Les uns sont tués, les autres sont renversés par la fuite des leurs. Certains, dans l’affolement, ont jeté leurs armes, et se retrouvent piégés. Les légionnaires romains n’hésitent pas à s’engager sur un terrain défavorable et à attaquer le camp adverse. Ils n’ont pas de peine à s’en emparer et se livrent à un massacre. Avec quelques cavaliers, Pharnace parvient à s’enfuir. Peu de temps après, il est tué par ses sujets.

Cinq jours après son arrivée dans le Pont, à l’issue d’une bataille qui n’a duré que quatre heures, César a anéanti la rébellion et a reconquis la province. Le général romain ressent une joie et une fierté extraordinaires d’avoir terminé aussi vite une guerre aussi dangereuse. C’est alors qu’il aurait envoyé à l’un de ses amis de Rome ce bulletin de victoire aussi laconique que frappant : « Veni, vidi, vici. » Il n’en existe aucune trace, mais César a sans doute bien prononcé cette phrase, remarquable par sa concision et son expressivité avec ses trois initiales en V et ses trois finales en I.

Lorsqu’il célèbre à Rome, en juillet – 46, son triomphe, au lieu de faire précéder son char triomphal des panneaux habituels énumérant les épisodes de la campagne éclair qu’il vient de mener, il se contente de faire porter devant lui une pancarte portant cette belle formule, hommage à son génie militaire.

illustration : César franchit le Rubicon – Adolphe Yvon