5 chiffres à retenir sur le Pont du Gard

source : https://www.france.fr/fr/occitanie-sud-de-france/liste/5-chiffres-a-retenir-sur-le-pont-du-gard

Monument antique le plus visité de France, aqueduc classé par l’Unesco, le Pont du Gard est l’un des vestiges romains les mieux conservés au monde.

Situé en Occitanie, entre Nîmes, Uzès et Avignon, cette merveille de l’Antiquité est une prouesse technique avec ses dimensions hors normes mais aussi un site magique redevenu naturel depuis son réaménagement dans les années 2000.

49 metres

C’est la hauteur de ce pont-aqueduc construit par les Romains au 1er siècle de notre ère, un record pour l’époque ! Il reste aujourd’hui le seul exemple de pont antique à 3 étages encore debout avec une triple rangée d’arcades superposées : 6 arches au niveau inférieur, 11 au deuxième et 35 au troisième.

50 kilomètres

Le pont faisait partie de l’aqueduc romain qui conduisait l’eau d’Uzès à Nîmes : 50 kilomètres de canalisations traversant la garrigue ou enfouies sous la terre sauf au passage du Gardon. Il fallut enjamber la rivière en construisant cet ouvrage long de 273 mètres aujourd’hui dans sa partie supérieure (360 à l’origine avec 12 arches supplémentaires).

2 000

L’an 2000 marque le début d’une autre histoire pour le Pont du Gard. Utilisé jusqu’au VIe siècle, puis péage au Moyen Âge, il fut pont routier du XVIIIe au XXe siècle. Une Opération Grand Site engagée en 2000 lui a rendu son cadre primitif, sans circulation automobile ni les constructions qui avaient proliféré alentours.

4500 m2 de musée

Un superbe espace muséographique enterré, sur la rive gauche du Pont, retrace de manière ludique et pédagogique l’histoire passionnante de la construction de l’aqueduc et sa fonction dans le mode de vie à l’époque romaine. Au total, 4 500 m2 pour se cultiver, à grand renfort de films, expos, reconstitutions virtuelles…

Balade littéraire au PONT DU GARD

« Par bonheur pour le plaisir du voyageur né pour les arts, de quelque côté que sa vue s’étende, elle ne rencontre aucune trace d’habitation, aucune apparence de culture : le thym, la lavande sauvage, le genévrier, seules productions de ce désert, exhalent leurs parfums solitaires sous un ciel d’une sérénité éblouissante. L’âme est laissée tout entière à elle-même, et l’attention est ramenée forcément à cet ouvrage du peuple-roi qu’on a sous les yeux ». Stendhal / Mémoires d’un touriste /1837

« Le site sauvage, la solitude complète du lieu, le bruit du torrent ajoutaient une poésie sublime à l’architecture imposante qui s’offrait à mes yeux ». Mérimée / Notes d’un voyage dans le Midi de la France / 1835

« Tout à coup nous aperçûmes au-dessus du feuillage sombre des chênes verts et des oliviers, se détachant sur un ciel bleu, deux ou trois arches, à teinte chaude et jaunâtre : c’était la tête du géant romain. Nous continuâmes d’avancer, et au premier coude que fit la montagne, nous l’embrassâmes dans tout son ensemble, à cent pas à peu près de nous ». « Il est impossible de se faire une idée de l’effet produit par cette chaîne granitique qui réunit deux montagnes, par cet arc-en-ciel de pierre qui remplit tout l’horizon, par ces trois étages de portiques qu’ont splendidement dorés dix-huit siècles de soleil. J’ai vu quelques-unes des merveilles de ce monde » Alexandre Dumas / Midi de la France / 1837-1841

« J’accordai toute mon attention à cette grandiose construction. On s’en approche de très près avant de la voir : le ravin qu’il enjambe s’ouvre brusquement et découvre le spectacle, qui devient alors d’une extrême beauté ». Henry James / Voyage en France / 1877

J.J.Rousseau au PONT DU GARD

Au Pont du Gard
par Jean-Jacques Rousseau

“Après un déjeuner d’excellentes figues, je pris un guide et j’allai voir le Pont du Gard. C’était le premier ouvrage des Romains que j’eusse vu. Je m’attendais à voir un monument digne des mains qui l’avaient construit. Pour le coup, l’objet passa mon attente et ce fut la seule fois de ma vie. Il n’appartenait qu’aux Romains de produire cet effet. L’art de ce simple et noble ouvrage me frappa d’autant plus qu’il est au milieu d’un désert où le silence et la solitude rendent l’objet plus frappant et l’admiration plus vive, car ce prétendu pont n’était qu’un aqueduc. On se demande quelle force a transporté ces pierres énormes si loin de toute carrière et a réuni les bras de tant de milliers d’hommes en un lieu où il n’en habite aucun. Je parcourus les trois étages de ce superbe édifice que le respect m’empêchait presque d’oser fouler sous mes pieds… Le retentissement de mes pas sous ces immenses voûtes me faisait croire entendre la voix de ceux qui les avaient bâties. Je me perdais comme un insecte dans cette immensité. Je sentais, tout en me faisant petit, je ne sais quoi qui m’élevait l’âme et je me disais : “Que ne suis-je Romain !”
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, I ère partie, Livre VI.

vue du Pont du Gard en 1851 par Edouard Baldus.