Il faut se replacer dans le contexte économique de Salin de Giraud pour expliquer la communauté grecque dans le secteur. Les usines Solvay, en 1895, viennent exploiter le sel pour produire du carbonate de soude entrant dans la fabrication du savon de Marseille. L’industrie est florissante et son développement nécessite beaucoup de main d’œuvre, surtout, au moment de la première guerre mondiale. Les Français sont au front et le travail, bien trop dur, ne convient pas aux femmes ni aux enfants. Les Grecs sont arrivés entre les deux guerres et se sont installés par regroupement familial. Ils ont gardé leurs coutumes, leur religion tout en s’intégrant à la Camargue et y faisant souche. L’église pour le culte orthodoxe est construite en 1952. La compagnie des Salins du Midi en fera don à la Métropole Grec-orthodoxe de France, en 2009. L’église trouve asile aux confins de la commune, près des marais salants et dans un des baraquements de Faraman où étaient «parqués» les Indochinois !! Et ceci est une autre histoire peu glorieuse de la Provence et de la façon dont étaient traités ceux qui participaient, de gré ou de force, au développement économique de la région et à l’enrichissement de certains.
L’église d’Arles est l’une des plus anciennes de Gaule. A l’époque de Césaire (470-542) alors qu’Arles est devenue la capitale administrative des Gaules, la ville atteint son apogée grâce à la personnalité exceptionnelle de Césaire, évêque et futur vicaire du Pape en Gaule. A sa mort, il devient l’un des grands saints vénérés à Arles. De cette notoriété sont parvenues jusqu’à nous des reliques d’une valeur historique inestimable. Ces ornements d’unevaleur exceptionnelle sont exposés dans le cloitre Saint Tromphime et attestent du minutieux travail de restauration.
Témoin de l’embarquement de Saint – Louis pour les Croisades, L’église Notre Dame des Sablons est sans doute le monument le plus ancien de la ville, dédié à la vierge sous le nom de Notre Dame des Sablons en référence probablement aux marécages sablonneux dont était entourée la cité. Construite en style gothique, elle subit de nombreuses transformations durant les siècles. En 1634, son clocher s’écroule. Elle reste fermée de 1738 à 1744, date à laquelle des restaurations sont entreprises : élévation de la tour carrée de l’horloge et changement d’orientation, le sanctuaire prenant la place du narthex. Pendant la révolution, l’Église sert de temple décadaire, de caserne et d’entrepôt à sel. Ce n’est qu’en 1804 que Notre Dame des Sablons redevient une église. Sa restauration intérieure est entreprise dans les années 60. L’Église retrouve la beauté de ses pierres.
CLAUDE VIALLAT :
Claude Viallat, né à Nîmes en 1936, fait ses études aux Beaux-arts de Montpellier et de Paris. Depuis la fin des années 60, il développe une critique pratique et théorique du tableau traditionnel. Sa recherche le conduit à démonter la toile de châssis et l’amène à utiliser des toiles non tendues. En parallèle, il utilise une forme répétée inspirée de l’éponge utilisée dans le midi pour peindre les cuisines. Au fil des ans, la peinture de Claude Viallat s’enrichit sans cesse par l’utilisation de nouveaux supports : draps, chemises, toiles de tentes, parapluies, vieux rideaux, dessus de fauteuils… Son intérêt pour le verre, comme nouveau support commence avec la réalisation de 11 fenêtres situées dans le chœur gothique de la Cathédrale Saint-Cyr de Nevers. Après avoir démonté la toile, l’avoir peinte recto – verso, s’être livré à maintes recherches sur la lumière, la couleur, Claude Viallat travaille sur la transparence avec ce nouveau support.
BERNARD DHONNEUR
Bernard Dhonneur est né le 19 mai 1928 à Chartres. La collaboration de Bernard Dhonneur Maître Verrier avec Claude Viallat débute avec les vitraux de la Cathédrale de Saint – Cyr de Nevers (première commande publique de cette importance depuis 1950). Si à Saint-Cyr, les vitraux sont classiquement sertis de plomb, il n’en est pas de même pour ceux d’Aigues-Mortes qui sont réalisés en verre antique soufflé à la bouche. Les verres sont colorés au moment de la fusion avec ajout d’une couche d’émail coloré sur un support blanc. Ces vitraux comprennent plusieurs couleurs dans l’épaisseur, les formes étant obtenues par gravure à l’acide et l’ensemble relié par des résines acoustiques suivant un procédé proche du stadip mais adapté pour la première fois à l’art. Cette recherche plastique débouche sur un vitrail sans plomb. L’emploi de grands volumes avec des nuances dans la matière et la couleur permet de serrer au plus près la pensée de l’artiste.
Superficie de 61 m³ de vitraux répartis en rosace, fenêtres et fenestrons 1989 : naissance du projet 1990 : études et réalisations de cartons 1991 : réalisation et installation des vitraux.