Cette ou Sète… un peu d’histoire

Vous avez peut-être vu le nom de Sète orthographié de manière différente, entre autre, « Cette ». Ainsi démarre la visite guidée SETE HISTOIRE LA*, commentée par Lisa, Sophie ou Dany l’une des guides l’Office de Tourisme. On y apprend que Cetus, signifie cétacé en latin, devenu Ceta, Cète ou Cette comme on peut lire sur les cartes postales anciennes. Settim désignait également au temps des Phéniciens un emplacement boisé. A vous de voir! Si l’origine du nom reste nébuleuse, tous s’accordent à dire qu’il fait référence au mont qui surplombe la cité : le Mont Saint Clair et sa forme si particulière qui ont inspiré les armoiries de la ville : une baleine ! Pendant des siècles, Sète resta un territoire vierge, couvert de pins, entouré de sables marécageux difficilement accessible aussi bien par terre que par mer. Merci à Louis XIV et ses grands travaux d’aménagement qui firent naître la ville (voir encadré). Mais c’est véritablement l’arrivée du chemin de fer en 1839, la 3e de France qui la reliait enfin au reste du pays. La population et l’activité portuaire grimpèrent en flèche en quelques décennies. Une ville venait de naître avec ses canaux, ses îlots artificiels reliés par ses ponts de pierre ou de métal.

en savoir un peu plus?

Du côté des livres L’histoire de Sète, par Gustave Brugidou, président de la SEHS (Société d’Études historiques et scientifiques. En vente (20€) dans les bonnes librairies sétoises.

Histoire de Sète, sous la dir. de Jean Sagnes (Privat).

Les Rues de Sète (Ville de Sète).

Saint-Clair et ses baraquettes, par Catherine Lopez- Dréau (éd. Singulières) Un air de Sète, par Jacques Rouré et Michel Descossy (Equinoxe).

La reconstitution du pont d’Avignon en 3 D époustouflant!

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La reconstitution du pont d’Avignon en 3 D a permis de faire de nombreuses découvertes historiques et scientifiques. Une enquête qui a duré quatre ans menée par des historiens, des chercheurs, des archéologues, des géomorphologues et des architectes. Une aventure scientifique unique qui a permis de découvrir la réalité de l’édifice.Pour mener à bien ce projet, une quinzaine de personnes (CNRS, Centre d’archéologie médiévale, universités d’Avignon, Aix-Marseille et Lyon) ont mis leurs compétences en synergie pour aboutir à ce résultat unique, à savoir, découvrir pour la première fois à quoi ressemblait ce site de 920 m de long composé de vingt-deux arches qui reliait d’une part, le Palais des papes et Avignon et d’autre part, la tour Philippe Le Bel à Villeneuve.

Attirer encore plus de touristes

“Il s’agit de deux rives, deux régions et deux départements et un projet interdisciplinaire pour le bonheur de tous”, a souligné Jean-Marc Roubaud, maire de Villeneuve et président du Grand Avignon. “Le résultat nous a bluffés, s’est exclamé pour sa part Cécile Helle, maire d’Avignon. Il magnifie, valorise notre pont qui fait partie de notre patrimoine culturel. Chacun va pouvoir se l’approprier. En complément, ce sentier numérique avec une halte sur la Barthelasse sera un moyen d’attirer encore plus de touristes. Il y en a eu 380 000 l’an dernier sur le pont Saint-Bénezet.”

Photos aériennes avec des drones

Pour ce travail, scientifiques et techniciens ont réalisé des photos aériennes par drones, et des carottages des piles du pont pour savoir de combien de mètres elles étaient réellement espacées. Une opération qui a, au total, coûté 2,4 millions d’euros, co-financée par Le Grand Avignon, les Villes d’Avignon et de Villeneuve, le CNRS, la Compagnie nationale du Rhône, l’Union européenne, la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Six milliards de prise de vue

En tout, six milliards de prises de vues ont été faites, scannées des points les plus hauts, à 360°, permettant de survoler des paysages inédits depuis les tours, les belvédères, les clochers. Grâce aux tablettes et aux smartphones, on pourra par une simple application aller de Saze à Caumont au moyen d’une balade numérique.

Période de glaciation

Ils apprendront ainsi que les travaux du Pont le plus célèbre du monde ont débuté en 1177, qu’il fut détruit en 1226, que la tour Philippe le Bel fut édifiée en 1293, que Louis XIV traversa le pont en 1660 ou encore qu’en 1670, à la suite d’une période de glaciation du Rhône, les phénomènes de crûes ont été violents fragilisant les arches emportées par les eaux.

Le pont d’Avignon, le seul entre Provence et Languedoc

Ils découvriront aussi que l’Ile de la Barthelasse n’existait pas. Quant à la tour Philippe Le Bel, elle contrôlait l’un des carrefours les plus importants du Midi médiéval au cœur d’un système géopolitique complexe né de la Croisade des Albigeois.

Si Le Languedoc est la propriété de Philippe Le Bel, la Provence, elle appartient au roi de Naples, Charles d’Anjou. De fait, à l’époque, le pont d’Avignon est le seul pont entre la Provence et Le Languedoc.

Une chapelle sur le pont

Autre curiosité, enfin, la présence d’une chapelle sur le pont d’Avignon. Selon l’historien Andreas Hartmann-Virnich, “c’est une construction tout à fait originale, sans équivalent en 1770”. Certains pensent naturellement à la protection spirituelle de saint Bénezet ou à l’impact de la présence des papes à Avignon. D’autres encore imaginent un péage. Grâce aux travaux qui vont se poursuivre, la 3D devrait bientôt émettre l’hypothèse la plus plausible.