Patrimoine, nature & sérénité à l’Abbaye de Fontfroide

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Visitez 1000 ans d’histoire!

FONDATION DE L’ABBAYE DE FONTFROIDE

L’abbaye de Fontfroide voit le jour en 1093, sur les terres données à quelques moines bénédictins par le Vicomte de Narbonne. L’abbaye tire son nom de la source se trouvant à proximité, la Fons Frigidus, la Fontaine Froide. Outre l’eau, les religieux pouvaient trouver dans le massif le bois et la pierre pour la construction du monastère. Mais Fontfroide ne se développe réellement qu’après 1145 et son rattachement à l’Ordre de Cîteaux. Les moines cisterciens, sous la direction de St Bernard de Clairvaux, souhaitent revenir à la pureté de la règle de St Benoît, prônant pauvreté, austérité et sobriété architecturale.

La communauté de l’abbaye sera constituée de 80 moines et environ 250 frères convers. Grâce aux nombreuses donations et rachat de terres, l’abbaye deviendra une des plus riches en Chrétienté, possédant plus de 20 000 hectares de terre.

A la demande du roi d’Aragon, Fontfroide essaimera dans l’actuelle Catalogne en fondant le monastère de Poblet.

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UNE ABBAYE EN PAYS CATHARE

Au XIIème siècle se développe dans le sud de la France une religion chrétienne différente du catholicisme : le catharisme. Cette nouvelle croyance se propage rapidement dans toute l’Occitanie, réclamant le retour au modèle d’Église primitive des premiers temps du Christianisme. Cette ‘hérésie des bons hommes’ est condamnée par le pape Innocent III et devient la cible des catholiques, en premier lieu des cisterciens. Les moines de Fontfroide ne parvenant pas à convaincre les Cathares d’abandonner leurs croyances par le seul usage de la prédication, la papauté décide en 1209 de déclencher contre les Cathares du Midi, la première croisade organisée en terre chrétienne contre les hérétiques et ceux qui les soutiennent. L’assassinat de Pierre de Castelnau, moine de Fontfroide devenu légat du Pape sera l’acte déclencheur de la Croisade contre les Albigeois.

BENOÎT XII, LE PAPE DE FONTFROIDE

En 1311, Jacques Fournier, succède à son oncle Arnaud Novel sur le siège abbatial de Fontfroide. Nommé évêque de Pamiers en 1317, il dirige lui-même le tribunal d’inquisition contre les derniers cathares. Transféré en 1326 à l’évêché de Mirepoix, il est promu cardinal en 1327. Il est élu pape en décembre 1334, succédant à Jean XXII sous le nom de Benoît XII. À peine élu, il révoque toutes les commendes et entreprend la réforme des ordres monastiques, à commencer, dès 1335, par sa propre famille cistercienne de l’Abbaye de Fontfroide . Il fait construire le Palais des Papes à Avignon où il meurt en 1342 et est enterré dans la cathédrale d’Avignon. Avec cette disparition, l’abbaye perd son dernier grand protecteur. Vient ensuite le temps des changements.

Benoit 12 pape en Avignon

UNE VIE DE CHÂTEAU DANS UNE ABBAYE

À partir du XVème siècle, l’abbaye tombe en Commende : le Roi de France impose ses abbés, des nobles la plupart du temps, peu soucieux des considérations monastiques. De nouvelles constructions voient le jour donnant un air de château à Fontfroide : cour d’Honneur, frontons, jardins en terrasses… Les moines, peu nombreux, oublient à leur tour la rigueur de la règle et mangent viande et chocolat, certains jouent même au billard ! La Révolution Française met fin à toute vie monastique et à la mise en Commende, Fontfroide sera donnée aux Hospices de Narbonne en 1791.

LE PÈRE JEAN

Jean Léonard naît à Valbonne dans le diocèse de Nîmes en 1815. Ordonné prêtre à Nîmes le 12 décembre 1839, il est nommé professeur de mathématiques au petit séminaire de Beaucaire. En 1865, il entre à l’abbaye de Sénanque et devient maître des novices.
Sa culture littéraire et scientifique, sa piété profonde et rayonnante ainsi que son sens pastoral élevé, font de lui un homme complet très aimé de ses frères. Il sème entre eux un véritable esprit de famille cimenté par la prière.

Devenu prieur (1858) puis abbé de Fontfroide (1889), il fait rayonner l’abbaye comme foyer de charité, lieu de retraite et d’accueil. Ses paroles et ses écrits ont une vaste résonance et ont exercé une grande influence sur des personnalités importantes comme Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Dom Chautard, ou encore Saint Antoine Marie Claret, qui mourut près de lui. A sa mort, en 1895, une foule innombrable participe à ses obsèques, venue de Narbonne et de toute la région. Son procès de béatification est en bonne voie en cour de Rome

LA RENAISSANCE AVEC GUSTAVE FAYET

Les lois de séparation de l’Église et de l’État provoqueront le départ des derniers moines en 1901. En 1908, Gustave et Madeleine Fayet achètent l’abbaye aux enchères. Artiste et conservateur de Musée, Gustave Fayet est surtout connu pour son talent de collectionneur visionnaire et ses commandes d’œuvres symbolistes  : Gauguin, Van Gogh, Cézanne, et surtout Odilon Redon, dont le Jour et la Nuit viennent décorer la bibliothèque de Fontfroide. Il entreprend également une vaste campagne de restauration et de redécoration de l’abbaye. Aujourd’hui, les descendants de Gustave Fayet entretiennent toujours avec la même passion l’Abbaye de Fontfroide.

Et l’histoire se poursuit encore…

LE GARD MÉCONNU Nages et son oppidum, une rareté touristique

L’oppidum des Castels (et oui c’est son petit nom) à Nages a été fondé au cours de la première moitié du 3ème siècle avant notre ère et s’est développé jusqu’à l’arrivée des romains. Évidemment, la région était peuplée depuis (au moins) le néolithique mais l’oppidum est plus récent. Déjà, un oppidum, quésaco? C’est un simple regroupement fortifié d’habitats protohistoriques. Chez nous, ce sont les Celtes, arrivés il y a plus de 2500 ans, qui ont construit les premiers villages de ce genre. 

Nages est un des plus grands et des mieux conservés oppida du Languedoc oriental. On y trouve des fortifications monumentales, une maîtrise de l’écriture et de la sculpture, une réelle intégration aux mouvements d’échanges, un urbanisme organisé par un pouvoir central, un artisanat en plein développement, une gestion, des exploitations… Bref, la vie de la Gaule méridionale avant l’arrivée et la domination romaine.

La Vaunage, couloir de transition qui s’étale de la Costière au Vidourle, est une voie naturelle, un défilé plat et sans encombre, qui mène de Nîmes à Sommières. Sur ce parcours proche de l’antique voie héracléenne se dressent des collines. Parmi elles, perché au milieu de nulle part, l’oppidum de Nages domine la plaine de la Vaunage. Situé à seulement une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Nîmes, le site se trouve au Nord du village actuel, en direction de la fontaine romaine, à 160 mètres d’altitude. Depuis l’oppidum des Castels on aperçoit à l’œil nu l’oppidum de Mauressip, situé sur la commune voisine de Saint-Côme-et-Maruéjols.

La tribu locale, des Volques Arécomiques, venus des plaines du Danube, s’installe dans la région et crée la future Nîmes qui n’est alors que le petit village de Nemausus. Ils se plaisent dans ces contrées lointaines et s’y développent. Une fois le cycle de la vie en marche, l’espoir de prospérer est aussi important que celui de ne pas se faire dépouiller de ces nouvelles richesses… Il faut donc que les Volques s’en préviennent et créent des postes avancés pour parer d’hypothétiques attaques. L’oppidum de Nages fait partie de ce réseau militaire.

Dès le 3ème siècle avant notre ère, les Volques mettent en place leur maillage et édifient l’oppidum de Nages (tout comme d’autres oppidas). Une partie des quatre enceintes successives de l’oppidum, érigées entre 290 avant JC et 10 après JC, a été dégagée. L’enceinte de pierres plates, les tours de guet et de défense ont été largement restaurées. Elles abritent des rues en damier, des maisons d’habitation, des magasins et un fanum (petit temple) construits à partir de 70 avant JC. Hélas détruit par un incendie au début du 1er siècle de notre ère, ce temple est la preuve d’une dévotion certaine.

Une fois l’incendie passé, le site de Nages se vide de toute substance au profit de la proche Nemausus alors en plein essor. C’est d’ailleurs cette ville qui sera la capitale choisie des Volques Arécomiques. À nouveau mais très brièvement occupé aux alentours du 3ème siècle de notre ère, l’oppidum de Nages ne sera plus que l’ombre de lui-même. Aujourd’hui, le village fantomatique accueille les visiteurs, les curieux, les marcheurs, les archéologues en herbe ou les amateurs de belle construction. Mais attention, si les visites sont bien sûr les bienvenues, pensez à celles et ceux qui viendront après vous et prenez bien soin à ne pas dégrader les lieux…

Si vous voulez avoir une meilleure idée de l’oppidum et de son histoire, au premier étage de la mairie de Nages-et-Solorgues, une petite salle abrite le musée municipal montrant des vestiges archéologiques issus des fouilles faites sur l’oppidum. Pour les lecteurs, “Les Gaulois du Midi” par Michel Py semble être l’ouvrage de référence  parfait. Mais pour les amateurs de nouvelles technologie, des QR Codes sont installés au détour des allées et à proximité des sites “immanquables”. Des explications, parfois en vidéo, vous seront données in situ et gratuitement. La belle affaire

le génie romain : le Pont du Gard

http://rmcdecouverte.bfmtv.com/le-genie-romain/program_5257/

L´architecture de l´aqueduc de Nîmes a révolutionné les techniques de construction. Emblématique de l´ingénierie romaine, vers 50 Av. J-C, il a amélioré la qualité de vie des habitants de la cité en supportant la canalisation d´eau sur 50 km et en acheminant des millions de litres d´eau pour assainir la ville. De nombreuses fontaines, des thermes, de magnifiques jardins et de riches demeures ont été créés. L´aqueduc apparaît comme un ouvrage significatif des qualités des bâtisseurs romains, en raison de ses dimensions exceptionnelles et surtout de sa remarquable conservation. Des spécialistes ont remonté les étapes de sa construction pour percer les secrets du génie scientifique romain.

CATHEDRALE SAINT-JUST ET SAINT-PASTEUR à Narbonne


De style gothique rayonnant directement inspiré des grandes cathédrales du Nord de la France, la cathédrale St-Just-et-St-Pasteur se singularise par son unique choeur, dont les voûtes s’élèvent à plus de 40 mètres de haut. Construite entre 1272 et 1340, elle est restée inachevée, les Consuls refusant en ces temps agités de détruire les remparts afin de poursuivre la construction. La chapelle axiale Notre Dame de Bethléem présente un retable du XIVème, en pierre polychrome. La salle du Trésor, également appelée salle acoustique, propose une riche et précieuse collection d’objets liturgiques, d’ivoires, d’orfèvreries et des tapisseries.
https://vimeo.com/206086960