Valmagne et les vins!

Depuis près de 900 ans, l’abbaye de Valmagne est un domaine lié au vin en Languedoc. Il est dirigé par la même famille depuis 1838. En 2018, Eleonor et Roland d’Allaines viennent de rejoindre Philippe et Laurence d’Allaines pour le développer dans toutes ses dimensions. En 1138 Raymond Trencavel, Vicomte de Béziers, fonda l’abbaye de Valmagne sur la commune de Villeveyrac, prés de Mèze et de l’étang de Thau. Elle fût rattachée, 20 ans après, à l’ordre de Cîteaux. Les moines cisterciens étaient connus pour savoir choisir les emplacements les mieux à même de produire un vin de qualité, comme ils l’ont fait en Bourgogne. Ce précieux savoir a contribué à façonner l’abbaye de Valmagne et sa production vinicole, qui a perduré jusqu’à aujourd’hui. Philippe d’Allaines et le bio au XX° siècle Le domaine a pris un tournant il y a plus de 30 ans avec Philippe d’Allaines. Juriste de formation, il convertit le vignoble de l’abbaye à l’agriculture biologique en 1999 et replante un cépage ancien oublié, le morastel. Pionnier, il vinifie en bouteille depuis 1985 et développe la vente directe au caveau.

Aujourd’hui, le domaine compte 45 hectares de vignes sur 350 hectares au total, entre bois, garrigue et blé. Philippe d’Allaines est aussi l’un des fondateurs de l’appellation Grés de Montpellier en 2003 et son premier président. Il leur consacre la plus belle parcelle du domaine, la plus en hauteur, sur des grès rouges, replantée de grenache au côté du mourvèdre. Sa vision du domaine réunit toutes ses facettes, un monument historique classé en 1947, un domaine viticole et un domaine agricole. Pour retrouver ce lien avec la vie de l’abbaye à l’époque monastique, Laurence d’Allaines, son épouse, a créé un jardin médiéval de plantes aromatiques, simples médicinales, légumes anciens, et ouvert la ferme-auberge de l’abbaye. Les récoltes du potager et les produits locaux composent une carte champêtre, accompagnée de vin, bière et tisane de Valmagne. Laurence d’Allaines développe en plus d’originaux ateliers de dégustation, allant des plantes au vin. Roland d’Allaines, la relève aux vignes Gérant depuis janvier 2018, Roland d’Allaines vient de s’installer comme jeune agriculteur, prenant le relais de son père, vigneron en retraite depuis l’automne. Avec un double cursus agronomie puis commercial, il arrive avec une vision claire de ses objectifs pour le vignoble. D’abord, il doit faire face à un problème drastique de baisse de rendements, 10 hectolitres/hectare sur la dernière vendange. Pour cela, il prévoit d’arracher et replanter, une démarche qui a déjà démarré. Il veut aussi, à terme, convertir le domaine à la biodynamie, et réfléchît à introduire des cochons noirs pour labourer les vignes. Fort de 5 ans dans la distribution de vins à Paris, il connaît bien le marché et ses attentes. Eleonor d’Allaines, formée en communication, a rejoint l’abbaye depuis 2014, en charge des visites, animations et réception. Elle œuvre maintenant en duo avec son père vous développer les nombreuses possibilités œnotouristiques de l’abbaye de Valmagne. Nouveau logo, nouvelles étiquettes Pour symboliser ces changements, toute l’identité graphique de la gamme a été refondue, avec l’agence Crayon à Papier de Montpellier. Le nouveau logo, ocre comme la terre, mêle les symboliques romanes et gothiques, et affiche la date de fondation de l’abbaye. Les étiquettes étaient inchangées depuis 25 ans. Elles sont entièrement renouvelées pour des gammes repensées. La gamme Vitrail (ex secret de Frêre Nonenque) en IGP Oc, zoome sur des détails colorés des vitraux ce l’abbaye. A 7 €, avec son étiquette très repérable, c’est la gamme de plaisir. La gamme Portalis (ex Bernard et Benoit), en AOC Languedoc, (10€), et habillée en sobriété, dans les couleurs de garrigue, pour un vin fin et souple. Le rosé L. de Nicolay, avec une étiquette en « 3D » et un bouchon en verre, est positionné en rosé de gastronomie. Le haut de gamme en Grès de Montpellier, la cuvée de Turenne et la cuvée Cardinal de Bonzi, élevées en barrique, promises à la garde, sont sobres et intemporelles, en noir et blanc et blasons.

source / https://www.terredevins.com/actualites/abbaye-de-valmagne-nouvelle-generation-nouvelle-gamme

autre article concernant Valmagne : https://lesudmakesmehappy.com/wp-admin/post.php?post=2501&action=edit

L’abbaye de Sénanque quasi sauvée

article du Point publié le 

il n’y a pas que Notre-Dame de Paris qui a ému la France et le monde : le sort de l’abbaye de Sénanque, qui menaçait de tomber en ruine, a largement frappé les esprits au point de permettre son sauvetage en moins d’un an…« Tout va mieux, tout va bien, nous confirme frère Jean-Marie, prieur de l’abbaye. On fera un bilan définitif des dons en septembre, mais on devrait parvenir à couvrir l’ensemble des besoins. L’abbaye de Sénanque est normalement sauvée… Les premiers travaux devraient commencer à l’automne 2019. »

Fin octobre 2018, un appel aux dons était officiellement lancé par les moines de la communauté.

L’abbaye, située près de Gordes, dans le Vaucluse, revient de loin. Fin octobre 2018, un appel aux dons était officiellement lancé par les moines de la communauté : la nef de l’église du XIIe siècle menaçait de s’effondrer, tout le collatéral est s’affaissait, il fallait fermer l’édifice d’urgence, mettre en place un échafaudage de soutien – loué 7 000 euros par mois – avant d’entamer de lourds travaux de consolidation et de rénovation, estimés au total à 2,2 millions d’euros.

Bern et Semoun en croisade

Stupeur chez les moines, qui comprennent que l’État et les collectivités ne pourront pas tout assumer, il faut au moins trouver 800 000 euros de dons. Ils sortent alors de leur retraite pour battre la campagne en faisant jouer leur réseau… Les catholiques relaient naturellement leur demande, le journal La Croix se fend d’un papier, le quotidien régional La Provence s’émeut du sort de ce joyau local de l’art cistercien…

Mais le coup de pouce médiatique viendra surtout de certaines célébrités qui vont se mobiliser pour la cause, notamment l’humoriste Élie Semoun, qui relaie l’appel aux dons sur son compte Instagram, avec un gros buzz à la clé. Les moines s’étaient souvenus de ses séjours, quand il venait en retraite dans leurs murs, et décident de le contacter, comme on jette une bouteille à la mer…

Stéphane Bern prendra ensuite le relais, au nom de la défense du patrimoine, multipliant dès qu’il le peut les allusions à Sénanque dans ses interviews, conseillant et soutenant les moines dans leur combat. D’autres leur emboîtèrent le pas, à l’image de Mireille MathieuDave ou Michel Drucker…

Loto du patrimoine

Le message passe et les dons affluent rapidement : en février 2019, les moines ont communiqué sur leur site pour annoncer qu’il restait environ 400 000 euros à trouver, la moitié du chemin était donc fait… Quelques grands groupes ont répondu présent, dont Le Crédit agricole et Engie, mais les fondations d’entreprises ont montré moins d’enthousiasme que les particuliers – un point très précis sur les donations sera établi en septembre prochain, en toute transparence.

Les travaux de consolidation et de rénovation de l’abbaye de Sénanque sont estimés au total à 2,2 millions d’euros.

© Richard DAMORET/REA / Richard DAMORET/REA

 

Après un généreux coup de pouce du conseil départemental, c’est au tour, ce mois-ci, de la région Sud d’accorder une aide de 150 000 euros. Et la sélection de l’abbaye dans le cadre du Loto du patrimoine, parmi 18 sites français emblématiques, a définitivement rassuré les moines sur l’avenir de l’édifice. En principe, dès l’automne prochain, les premiers travaux commenceront avec la mise en place de contreforts sur le collatéral est pour contrebuter l’église, le cintrage de la coupole du clocher, la pose de micropieux pour renforcer les fondations…

Ou pourrait presque parler de miracle, mais le prieur Jean-Marie préfère citer la phrase de saint Jean Chrysostome : « Le Seigneur n’a pas d’autres pieds et de mains que les vôtres aujourd’hui… » Les moines savaient que les prières ne suffiraient pas, qu’il fallait sonner le tocsin et appeler toutes les bonnes volontés à agir. Ils remercient sincèrement chacun pour son geste et son soutien et attendent les dernières oboles pour sauver leur église.