Châteaux cathares : les citadelles du vertige

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On les appelle les châteaux Cathares ou « Châteaux du Pays cathare ». Dressées sur le sommet des collines des Corbières comme des sentinelles défiant l’horizon entre ciel et terre, les citadelles du vertige défient le temps et racontent leur histoire. Une histoire qui puise ses racines au XIIème siècle et vient raisonner aujourd’hui d’un nouvel écho. Du haut de leurs pierres séculaires, la Cité de Carcassonne et sept autres châteaux, sont en lice pour une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Prêt pour un beau voyage… vertigineux ?

Ils sont huit. Huit sublimes châteaux campés entre Aude et Ariège prétendant au sacre de l’Unesco. De la Cité de Carcassonne au château d’Aguilar en passant par ceux de Lastours, Montségur, Peyrepertuse, Puilaurens, Termes ou encore Quéribus, tous ont en commun une beauté imparable et une histoire exceptionnelle qui leur donnent une valeur universelle évidente. Nommés à tort châteaux du Pays cathares alors qu’aucun cathare n’y a jamais vécu, ils constituent l’une des premières constructions en série inspirées du modèle de fortifications promu par Philippe Auguste. Ligne de défense A l’issue de la croisade contre les Albigeois, le roi entend bien asseoir son pouvoir sur un territoire nouvellement conquis. Pour y arriver, est érigée en quelques décennies une série de sites défensifs dominant les vallées, épousant les reliefs accidentés. Leur mission est multiple. Eléments de défense face à la puissante couronne d’Aragon, ils surveillent la nouvelle frontière issue du traité de Corbeil signé en 1258. Chef de file: Carcassonne Vaisseau amiral de cet arsenal défensif, la Cité de Carcassonne. 52 tours, deux enceintes, 3 km de remparts… elle domine l’Aude, témoignant de 1000 ans d’architecture et de 2600 ans d’histoire. Occupé depuis le VIème siècle avant JC, le site vit s’édifier un château comtal au XIIème siècle. A chaque époque, ses remaniements. Si Philippe III le Hardi et Philippe IV le Bel, modernisèrent ses fortifications, c’est à Violet-le-Duc, qu’une restauration d’envergure est confiée en 1853. Imposante place forte, la cité a garanti la frontière entre la France et l’Aragon jusqu’au Traité des Pyrénées en 1659.

A Aigues Mortes partons identifier les marques de tacherons!

Au Moyen Age, l’habitude est de placer une action et en particulier un métier sous la protection d’un saint. Les maçons qui ont le triangle pour emblème, symbole de la Trinité, ont choisi pour patron un grand nombre de saints. Le plus caractéristique paraît être Saint Thomas souvent représenté avec une équerre, instrument de l’architecte qu’il aurait été au service d’un roi de l’Inde, au cours de son périple en Orient. On cite aussi Saint Blaise, Saint Etienne, à cause de sa lapidation, et même Saint Louis, bâtisseur de la Sainte Chapelle. Pour les tailleurs de pierres, c’est Saint Ambroise ou Saint Silvestre, le pape bâtisseur, qui était invoqué à côté des saints protecteurs des maçons.

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Dans le Languedoc, les confréries qui regroupent des gens de métier sous la protection d’un saint patron sont assez nombreuses et prennent un caractère nettement professionnel après 1250. Ce sont des groupements à caractère spirituel et moral visant à créer une solidarité de corps entre les membres, qu’il ne faut toutefois pas confondre avec les « confraternités » ou « conjurations » qui ont un caractère plus politique ou religieux que professionnel, étant œuvres de dévotion ou de charité. Une étude précise de ces différentes organisations dans le Languedoc médiéval fait apparaître que, si les corps de métiers sont dès le XIIIème siècle bien organisés à Narbonne, Béziers, Montpellier ou Nîmes, les tailleurs de pierres et maçons y apparaissent peu.

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Ce sont surtout les métiers de l’alimentation et du vêtement qui témoignent d’une certaine cohésion. Les maçons sont rarement cités dans les registres des diocèses d’Agde ou d’Albi et les tailleurs de pierres tiennent une place prépondérante dans l’activité des chantiers. Ce sont le plus souvent eux qui font office de maîtres d’œuvre et il leur arrive même de diriger plusieurs chantiers à la fois. Tel est le cas d’Eudes de Montreuil, architecte du roi, ou de Pierre d’Angicourt qui fut successivement tailleur de pierres, maçon, puis architecte principal de Charles d’Anjou qu’il suivit jusqu’à Naples.

LES MARQUES DE TÂCHERONS
Parmi les indices pouvant nous aider à mieux connaître ces milieux professionnels qui par le caractère secret de leurs associations demeurent d’une approche difficile, il faut compter en premier lieu ces marques qui apparaissent en grand nombre sur les pierres taillées qui ont servi à bâtir l’enceinte d’Aigues-Mortes. On s’est beaucoup interrogé sur l’origine et la signification de ces marques. Même si l’on en trouve dont l’inspiration peut-être religieuse, il faut y voir des marques permettant d’identifier l’auteur de l’ouvrage qui en garantit ainsi la qualité. Il semble bien que ce soit là la principale interprétation qu’il faille en donner. Il n’en reste pas moins que cette pratique comporte des implications adjacentes, sur lesquelles il convient de s’arrêter en raison de la complexité quelles laissent entrevoir.

Il n’est guère douteux que ces marques aient eu une valeur professionnelle voire symbolique. On sait qu’elles se transmettaient de père en fils et qu’elles contribuaient à établir des sortes de filiations permettant sans doute à des ouvriers de se reconnaître par ces signes qui nous paraissent aujourd’hui naïfs ou mystérieux.

On sait par ailleurs que ces marques permettaient d’effectuer le comptage en fin de journée en vue de procéder à la paie des ouvriers. En effet, dans les chantiers itinérants ou lorsqu’il fallait faire appel à un grand nombre d’ouvriers pour un gros chantier comme Aigues-Mortes, on recrutait des ouvriers à la journée que l’on payait à la tâche. La cité est un exemple particulièrement signalé pour le nombre des marques observables. Dans les chantiers stables, comme ceux des grandes cathédrales du Nord, les équipes étaient plus sédentaires, les ouvriers mieux connus étaient payés à la journée et avaient moins de raisons de marquer leurs pierres. A Aigues-Mortes, les maçons auraient reçu pour l’achèvement des travaux de l’enceinte un salaire de quatre livres et dix sous par canne de mur construit, une canne valant environ 1.92m.

Du fait du caractère initiatique que ces marques tendent à conférer à la vie professionnelle et de la solidarité corporative qu’elles contribuent à renforcer par le code de reconnaissance secrète qui s’établit par ce moyen de chantier en chantier, on a parfois eu tendance à y voir un des signes génétiques de la franc-maçonnerie. On considère généralement qu’elle est une institution qui est apparue en Angleterre au XVIIIème siècle. Il est cependant vraisemblable que, dès le Moyen Age, les organisations spécifiques des gens de métier aient pu créer un esprit de corps dont on puisse dire qu’il a servi de point de départ à ce que l’on appelle la franc-maçonnerie. Cette évolution s’est faite en Angleterre. Il ne semble pas que l’on puisse en trouver des résurgences médiévales dans l’Europe méditerranéenne.

Franc-maçon : L’erreur serait à cet égard d’interpréter l’expression Franc-maçon comme impliquant une notion de franchise, c’est-à-dire un statut particulier. L’explication serait d’origine anglaise, en relation avec la terminologie concernant le métier des carriers, ceux qui extraient les pierres dans les carrières. On aurait distingué ceux qui travaillaient les roches plus tendres. Les premiers seraient les hard hewers, les autres les freestone masons. Les freestone masons seraient des sculpteurs tandis que les rough masons ne seraient que des tailleurs de pierre. Par contraction, l’expression serait devenue free mason, traduit en français lors de l’introduction de la franc-maçonnerie spéculative en France, en 1725, par franc-maçon. D’une manière générale, en terme de métier, on utilise encore le qualificatif « franc » pour désigner une pierre de bonne qualité ; On parle de « franc biais », de « franc banc », ou encore de coupe franche, de « bord  franc ».
source : https://ot-aiguesmortes.com/les-tacherons

Forteresse de Salses 2/2

Architecture du château

D’un point de vue général l’architecture du château de Salses est relativement simple. Il s’agit d’un fort de forme rectangulaire (115 mètres de long sur 90 de large) possédant une tour cylindrique à chaque angle. Les murs ont une épaisseur de 10 à 12 mètres de maçonnerie pleine et sont entourés d’une galerie d’escarpe qui joue à la fois le rôle de galerie d’écoute et de galerie de contre-mine, comme expliqué ci-dessous. L’intérieur est divisé en deux parties. La plus grande est à l’Est, elle est centrée autour d’une vaste place d’armes. La seconde, à l’Ouest, est dominée par la tour-donjon.

La partie Est représente la vie quotidienne du fort. La grande place, qui permettait les regroupements militaires mais surtout les activités variées, possédait (et possède toujours) un puits, au centre. Si ça semble être un détail, il faut savoir que c’était la première fois que l’on pensait à la problématique de l’eau dans la construction d’une forteresse, auparavant c’était considéré comme un problème annexe. Plusieurs salles entourent la place. Les plus grandes salles étaient des écuries. 300 chevaux vivaient à Salses, ils étaient répartis dans 3 écuries, une au Sud, l’autre à l’Est, la dernière au Nord. Au-dessus de l’écurie Nord se trouvent les logements de la garnison, pour 1000 à 1200 soldats. Une chapelle était installée à l’angle Nord-Est. Côté Ouest un large fossé traversé par un pont-levis et des hauts bâtiments séparent la partie Est de l’Ouest.

Château de Salses

Château de Salses

La partie Ouest est dominée par la tour-donjon que l’on appelle “tour de l’hommage”. Cette appelation se retrouve dans divers monuments de cette époque, il y a par exemple une tour de l’hommage au Palais des rois de Majorque, au centre-ville de Perpignan. Elle contient aussi une cour intérieure dite “cour du réduit”, on y trouve aussi divers autres salles : une boulangerie (un endroit stratégique à l’époque), une infirmerie, la chambre des vannes, la laiterie et l’étable. Le donjon accueillait les logements des officiers et des bureaux administratifs et disposait d’une petite cour intérieure. La cour du réduit, qui se trouve devant le donjon, est dominé par plusieurs plates-formes desquels les défenseurs pouvaient faire feu sur l’ennemi.

Une des principales curiosités du château est la présence de nombreux couloirs construits dans l’épaisseur des murailles. En fait ces murailles sont un vrai gruyère, de longs couloirs, étroits et bassement voûtés, serpentent à l’intérieur jusqu’à la galerie d’escarpe, dernière galerie juste de l’autre côté du fossé. Toutes ces galeries sont percées de meurtrières donnant la visibilité d’un couloir sur l’autre et permettant de faire feu sur un ennemi qui aurait réussi à pénétrer dans ce dédale. Il est à noter que les meurtrières qui donnaient sur l’extérieur, vers le fossé, sont désormais condamnées : Suite à l’attaque de 1503 un talus a été monté au fond du fossé, contre le mur d’escarpe, pour empêcher les dégâts des mines. Du coup ce talus bouche les meurtrières, comme il bouche aussi les poternes des tours d’angle. Pour en finir avec la galerie d’escarpe, il faut savoir qu’elle suit toutes la longueur du château, de ces 4 murs et des 4 tours d’angle, sans discontinuer.

Plan du château de Salses


Légende

1 : Premier pont-levis2 : Première barbacane3 : Seconde barbacane4 : Barbacane Nord-Ouest

5 : Barbacane Est6 : Second pont-levis et entrée7 : Place d’armes8 : Logement de la garnison

9 : Magasin10 : Ecuries11 : Tour circulaire d’artillerie (une par angle)

12 : Caponnières13 : Fossé Sud14 : Fossé Ouest15 : Fossé Nord16 : Fossé Est

17 : Galerie de contre-escarpe Ouest18 : Galerie de contre-escarpe Nord

19 : Donjon

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Forteresse de Salses 1/2

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source : https://www.les-pyrenees-orientales.com/Patrimoine/ChateauDeSalses.php

De quoi s’agit-il ?

La forteresse de Salses est un magnifique château des XVe et XVIe siècle du Sud de la France, au Nord de Perpignan. Seul exemple de l’architecture espagnole sur le territoire français, il a une architecture spécifique de son époque, une période de l’histoire qui venait de voir l’apparition de l’artillerie à base de boulets métalliques, ce qui modifiait considérablement les techniques de guerre. Parfaitement conservé, il est un très bel exemple du patrimoine militaire roussillonnais.

Les raisons de la construction

Si un château a été construit en ce lieu c’était pour une raison historique évidente. A la fin du XVe le Roussillon appartenait au comté de Catalogne, un comté aux allures d’Empire tellement la mainmise des Catalans était grande sur la Méditerranée, ses côtes et ses îles.

Château de Salses

Divers royaumes furent créés de toutes pièces (Le royaume de Sicile par exemple), mais ils étaient tous aux ordres de Barcelone. Sur la frontière Nord du comté se trouvait la France, rival ayant déjà pris le Roussillon quelques siècles avant. Or c’est à la fin du XVe siècle justement qu’eut lieu la fusion entre le royaume d’Aragon (le royaume officiel du comté de Catalogne) et la Castille, formant la base de la future Espagne. La frontière Nord devenait donc franco-espagnole et revêtait alors un intérêt encore plus grande.

Il fut donc décidé de la protéger en construisant une forteresse moderne, capable de résister aux nouvelles armes que l’Europe découvrait alors : le boulet métallique.

Une position stratégique évidente

Le choix de l’emplacement de la forteresse de Salses fut évident. Géographiquement le Nord du Roussillon est fait de moyenne collines calcaires, les Corbières. Elles forment une barrière infranchissable pour une armée lourdement équipée, car si les fantassins et même les cavaliers arrivent à les passer sans trop de problèmes, les canons, les chariots qui fournissent l’intendance ne peut pas grimper sur ces étroits sentiers. Le chemin normal, c’était donc de suivre la côte. C’est d’ailleurs par là que passent tous les axes de communication modernes, du TGV à l’autoroute. Construire une forteresse à la sortie de ce passage était idéal, en une place-forte on pouvait défendre la totalité de la plaine du Roussillon. Et c’est ce qui fut fait.

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Meurtrière, archère, arbalétrière et archere-canonnière : quelle différence ?

Au Moyen Âge, les châteaux forts et les enceintes des villes se percent d’ouvertures de tirs afin de menacer l’approche des assiégeants. Ces meurtrières prennent le nom d’archères, d’archères-canonnières ou de canonnières selon l’arme utilisée par la défense. Comment les distinguer ?

À partir du XIIe siècle, la garnison d’un château ne se contente plus d’attendre que l’ennemi s’épuise dans des assauts répétés ou se lasse. Les forteresses passent en mode « défense active ». Archers, arbalétriers, puis artilleurs visent l’adversaire à travers des trous ménagés dans les tours ou les remparts.

Les formes de ces trous sont très diverses : archère simple, archère à étrier, archère en croix, archère-canonnière, canonnière à la française… La liste est plus longue que celle à envoyer au père Noël. Pour vous aider à reconnaître ces meurtrières, appuyez-vous sur les dessins et les photos qui suivent.

Aucun doute : les hommes sont inventifs quand il s’agit de tuer leur prochain.

Meurtrière, un mot désuet

Les meurtrières sont des ouvertures pratiquées dans les murs pour permettre aux défenseurs cachés derrière, de tirer flèches, carreaux et boulets sur l’assaillant. Les spécialistes des châteaux forts (les castellologues) n’emploient presque plus ce mot. Il fait « vieille école ».

Que lui reproche-t-on ? Son imprécision. Il peut aussi bien désigner des archères (utilisés par des archers ou des arbalétriers), des canonnières (utilisées par les artilleurs à poudre) que des archères-canonnières. Je les détaille plus bas.

Cependant, à titre personnel, ce terme me convient très bien. Déjà parce que les gens de la fin du Moyen Âge l’employaient. Un texte de 1417 évoque les « murdriers » de l’enceinte d’Harfleur en Normandie. Aussi parce que le mot regroupe commodément cette famille de fentes et d’orifices à l’abri desquels les soldats menaçaient l’assiégeant d’un château fort ou d’une ville. Pourquoi condamner aux oubliettes un mot aussi pratique ?

Les archères : la meurtrière la plus répandue

Les archères sont des fentes verticales ouvertes dans un mur afin que des archers tirent discrètement sur l’ennemi.

Des archères, vous en verrez sur la plupart des châteaux forts à tel point qu’elles font partie de leur image d’Épinal. Mais avez-vous remarqué leur variété, parfois leur degré de raffinement ?

Loin de se limiter à un trait vertical, la base de la fente peut s’évaser en un étrier ou en une bêche. Une disposition censée faciliter les tirs plongeants en direction des assiégeants qui s’aventurent au pied des murailles. Les bêches permettraient de glisser vers l’assaillant des projectiles incendiaires voire des fusées explosives. C’est en tout cas l’hypothèse du castellologue Alain Salamagne.

Les différentes types d'archères
7 exemples d’archères. Le cas le plus courant est le 1, une simple fente verticale. Mais dans certains châteaux, elle peut être complétée d’un étrier triangulaire (2) ou semi-circulaire (3), ou d’une bêche (4). Un ou plusieurs croisillons peuvent barrer l’archère, lui donnant une forme symbolique (la croix chrétienne) mais offrant surtout au tireur plus de vision. Le cas 7 est une belle archère à croix pattée.

Des archères prennent même la forme d’une croix. À la fente verticale, s’ajoute donc une traverse. Son rôle ? Élargir le champ de vision du tireur et faciliter la visée. L’archer déclenche son tir quand la cible humaine passe dans l’intersection de la croix.

Les bâtisseurs ont même réussi à créer de belles archères. Regardez celles en croix pattée. Leur terminaison ressemble aux empâtements des caractères d’imprimerie. 

Osez passer derrière le mur ; visitez une archère de l’intérieur. Là encore, vous constaterez des différences. Des archères se limitent à un ébrasement. D’autres sont précédées d’une niche.

Archère simple et archère à niche
Archère simple et archère à niche

Certaines archères présentent enfin un seuil descendant afin de viser l’ennemi dans le fossé. Bref, ces meurtrières méritent une observation attentive en façade comme en coulisses. Mais ces aménagements semblent peu efficaces.

Les arbalétrières, une identification controversée

Les arbalétrières sont des fentes… à l’usage de l’arbalète. Facile, non ?

Au regard des comptes, des inventaires, des règlements et des rapports de fouilles, l’arbalète était au Moyen Âge une arme plus couramment utilisée dans les forteresses que l’arc. Probablement par sa puissance supérieure.

Parce que rien ne vous protège contre son carreau (on ne parle pas de flèche pour les arbalètes, mais de carreau). Il peut transpercer une armure ou un bouclier. « Celui qui est atteint par l’un de ces coups est bien malheureux, car il meurt subitement sans même sentir le coup, tant il est violent », prévient la princesse byzantine Anne Commène au XIIe siècle.

En revanche, un arbalétrier, en raison du mécanisme de recharge de son arme, tire trois fois moins vite qu’un archer. Un défaut à prendre en compte.

À quoi ressemble une arbalétrière ? La réponse ne fait pas l’unanimité. Le castellologue Jean Mesqui affirme : « il n’y a aucune différence avec une archère ! » Même si les textes parlent tantôt d’archères, tantôt d’arbalétrières, les deux termes se vaudraient. Autrement dit, derrière une archère ou arbalétrière, le tireur pouvait manipuler indifféremment un arc ou une arbalète.

Un autre spécialiste Alain Salamagne, déjà mentionné, n’est pas d’accord. L’arbalétrière se caractériserait, à l’intérieur, par un muret, une allège. Dessus, l’arbalétrier posait sa lourde arme lors du tir. Qui a raison ? Je ne sais pas.

archère à allège

Là où ce petit groupe d’experts se rassemble, c’est pour contredire l’idée répandue que l’arbalétrière se reconnaîtrait par la fente en forme de croix. L’erreur est tentante. À l’arc, arme verticale, se rapporteraient les archères verticales. À l’arbalète, arme horizontale, correspondraient les archères en croix. Non, je le répète, le croisillon ne servait pas à loger l’arbalète ! C’était une aide à l’observation et à la visée. Les tireurs ne passaient pas leurs armes à travers les fentes. Ils se postaient en retrait.

Les archères-canonnières : au choix des armes

Les archères-canonnières sont des ouvertures de tir mixte : une fente permet de tirer à l’arc ou à l’arbalète (les armes à cordes) tandis qu’un orifice autorise l’emploi d’armes à feu.

Différents types d'archère-canonnière

En effet, à partir du XIVe siècle, la poudre fait son entrée sur les champs de bataille d’Occident. Face aux canons, les châteaux s’adaptent. D’anciennes archères sont percées d’un trou rond pour projeter des boulets tandis que les nouveaux châteaux renoncent aux archères en faveur des archères-canonnières. Selon Alain Salamagne, cette transformation se situe vers 1400 en France et dans les anciens Pays-Bas.

N’imaginez pas de gros calibres derrière ces orifices. Vous oubliez que l’arsenal de l’époque comprend des canons semi-portatifs comme les bâtons à feu, les veuglaires, les bombardes. Un homme peut les transporter à la main et les poser sur un chevalet ou un dispositif en bois fixe. Un diamètre de 10 à 20 cm suffit à faire passer la gueule du canon.

Aigues Mortes

L’Aude et le Pays Cathare

L’Aude Pays Cathare vous  fait vivre l’Histoire avec un grand H, celle du catharisme… Découvrez de nombreux châteaux du Pays Cathare : château d’Aguilar, château d’Arques, château de Lastours, château de Peyrepertuse, château de Puilaurens, château de Puivert, château de Quéribus, château de Saissac , château de Termes, château de Villerouge-Termenès. Bonnes chaussures impératives!