22 juillet 1209 Le sac de Béziers

Le 22 juillet 1209, la population de Béziers est massacrée suite à la prise de la ville par une armée de croisés venus du nord.

C’est le premier des nombreux drames qui émailleront la croisade contre les Albigeois, destinée à éradiquer l’hérésie cathare dans le Midi

Un massacre, dites-vous ?

Avant qu’ils ne pénètrent dans la ville de Béziers, les croisés auraient demandé au légat Arnaud-Amalric comment distinguer les hérétiques des autres habitants et le représentant du pape aurait répondu par un mot resté fameux : « Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens ! ». À vrai dire, ce mot est apocryphe et n’a jamais été prononcé. Il vient du récit du siège par le moine allemand Césaire de Heisterbach, qui ne portait pas les Français dans son coeur.

Les croisés s’en prennent aux seigneurs du Midi

Le roi de France Philippe Auguste étant en guerre avec ses voisins du nord et indisponible, la direction de la croisade a été confiée au légat du pape, Arnaud-Amalric (ou Arnaud-Amaury), abbé de Cîteaux, chef du puissant ordre des moines cisterciens.

Son objectif est d’attaquer les seigneuries et les communautés urbaines qui, bien que catholiques, sont supposées soutenir l’hérésie.

Le légat, qui bénéficie du ralliement forcé et contraint du comte de Toulouse Raimon VI, décide de briser d’abord le maillon le plus faible, à savoir Raimon-Roger de Trencavel, vicomte de Béziers et Carcassonne…

Les croisés font un exemple

Le malheureux vicomte échoue à convaincre les croisés de sa bonne foi. Ipso facto, les croisés marchent sur Béziers, sa capitale. La ville a des greniers pleins de provisions et possède maintes sources à l’intérieur de ses murailles. Elle ne craint pas le siège. À l’opposé, les assiégeants manquent de vivres et doivent affronter une paysannerie hostile. Le siège se présente d’autant plus mal que les croisés ont toute latitude de rentrer chez eux au terme de quarante jours de campagne, selon la coutume féodale.

Pour tenter d’arranger les choses, l’évêque catholique de la ville demande à ses fidèles de livrer 222 bonshommes cathares auxquels ils auraient accordé l’hospitalité. Bien que bons catholiques, les Biterrois refusent la transaction. Ils refusent également de se rendre aux croisés à la suite de leur évêque.

C’est alors qu’une poignée de Biterrois commettent une erreur qui leur sera fatale : ils opèrent une sortie en vue de défier les croisés en rase campagne. Ces derniers profitent de l’occasion pour pénétrer dans la ville, laquelle tombe bientôt entre leurs mains. La population, terrorisée, se réfugie dans l’église Sainte-Madeleine, mais les croisés n’en ont cure et la massacrent à qui mieux mieux…

Avec la prise de Béziers, les chefs de la croisade veulent dissuader les autres villes du Midi de leur résister. Ils ont hâte d’en finir avant que leurs propres hommes ne regagnent leurs seigneuries du nord. Dès le 1er août suivant, les croisés investissent la place forte de Carcassonne, entre Béziers et Toulouse. La cité tombe le 15 août.

source : https://www.herodote.net/22_juillet_1209-evenement-12090722.php

12 septembre 1213 : La bataille de Muret

Le 12 septembre 1213, les Français du nord et du sud, en conflit sous le prétexte d’une croisade contre les Cathares, se livrent bataille sous les murailles de Muret, au sud de Toulouse. Le roi Pierre II d’Aragon, qui s’est rangé aux côtés des méridionaux, va y perdre la vie

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catholiques

Les Français du nord sont guidés par un seigneur d’Ile-de-France, Simon de Montfort. Ils portent la croix sur la poitrine et veulent extirper l’hérésie cathare des terres languedociennes. Les méridionaux, autour du comte de Toulouse Raimon VI et de son beau-frère, le roi Pierre II d’Aragon, sont d’aussi fervents catholiques que les premiers. Mais ils craignent non sans raison que les croisés leur enlèvent leurs droits, leurs terres et leurs coutumes sous prétexte de religion. Le comte Raimon VI et le roi Pierre II d’Aragon vont assiéger ensemble le petit château de Muret, au confluent de la Garonne et de la Louge. Situé à vingt-cinq kilomètres au sud de Toulouse, il appartient au comte du Comminges. Il est occupé par tout juste trente chevaliers et quelques fantassins. Quittant Fanjeaux, dans le Lauragais, Simon de Montfort accourt à leur rescousse avec le gros de ses troupes, soit neuf cents hommes. Sur le chemin, il prend le temps de faire ses dévotions à l’abbaye de Boulbonne. Enfin, il entre dans le château de Muret avec le risque d’y être assiégé à son tour.

Royale imprudence

Pierre II d’Aragon veut tirer la victoire d’une vraie bataille et non d’un siège sans gloire, ce qui, après sa victoire de Las Navas de Tolosa sur les musulmans, lui permettrait de jouer un rôle d’arbitre au nord des Pyrénées comme dans la péninsule ibérique. Au lieu d’attendre que la famine fasse son oeuvre dans le château, il encourage les assiégés à sortir et à se battre en terrain ouvert. Simon de Montfort, habile stratège, répond à son attente en sortant avec ses hommes. Mais il prend la direction du sud, donnant l’impression de la fuite, puis se rabat à l’ouest, traverse la Louge, et fonce sur le camp toulousain, qui compte plus d’un millier d’hommes. En première ligne, face à la cavalerie des croisés, combattent les comtes de Foix et de Comminges ; en deuxième ligne, les troupes d’Aragon ; en troisième ligne, au milieu des archers et des hommes à pied, le comte Raimon VI de Toulouse, qui désapprouve la tactique par trop téméraire du roi d’Aragon. De façon quelque peu inattendue, les croisés, moins nombreux mais plus disciplinés, percent la première ligne et atteignent la deuxième. Là-dessus, Simon de Montfort et ses troupes se lancent dans la mêlée sur le flanc. Pierre II, le héros de Las Navas de Tolosa, est frappé à mort. Les soldats à pied d’Aragon se débandent dès qu’ils apprennent la mort de leur souverain. Les croisés les poursuivent et les massacrent. Le fils et héritier du roi, Jacques (six ans), est quant à lui capturé et plus tard renvoyé dans son royaume au-delà des Pyrénées. Les fantassins de Toulouse sont à leur tour assaillis et tentent d’échapper au massacre en rejoignant les bateaux au mouillage sur la Garonne. Leur comte, qui n’a pas lui-même eu le temps de participer aux combats, se trouve une nouvelle fois isolé. Il n’a d’autre solution que de s’enfuir en Angleterre, chez le roi Jean sans Terre, en attendant l’heure de la revanche.

Vers une guerre nationale

L’année suivante a lieu à Bouvines, au nord, une autre bataille décisive pour le destin de la France. Elle se solde par la victoire du roi Philippe II Auguste, qui s’affirme comme le principal souverain d’Europe. Rassuré sur la solidité de son trône, le roi de France tourne ses yeux vers le drame qui se joue dans le Midi. Il obtient le concours du pape Innocent III, lequel se résigne à déchoir le comte de Toulouse Raimon VI de ses titres par le décret du 14 décembre 1215. Philippe II Auguste assure ses arrières en obtenant l’hommage-lige de Simon de Montfort pour toutes les terres qu’il a conquises dans le Midi, à l’exception du marquisat de Provence (cette ancienne possession des comtes de Toulouse, au nord de la Durance, ne dépend pas des rois capétiens). La guerre, dès lors, de religieuse devient « nationale ».

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