LE DERNIER CLOITRE DE L’ORDRE DE GRANDMONT

Le cloître du Prieuré Saint-Michel de Grandmont est le dernier complet des monastères de l’Ordre. C’est également dans cette partie du bâtiment que le visiteur attentif remarquera nombre de détails.

En effet, à bien y regarder on découvrira quelques décorations sur les chapiteaux des colonnes des galeries, motifs végétaux et géométriques notamment. On y trouvera également la base de l’ancienne fontaine, et plus encore, dans la galerie orientale du cloître, un tailloir «crénelé de onze entailles », dont la première est plus petite que les autres. Il s’avère que cette unité n’était rien de moins que la coudée du cloître de Grandmont!

cloître monastère de grandmont

Visite Guidée au sein de la merveilleuse cité de Carcassonne

Située sur la rive droite de l’Aude, la Cité, la cité est un village médiéval encore habité qui compte 52 tours et 2 enceintes concentriques qui totalisent 3km de remparts.  Profitez de mes visites guidées tout au long de l’année en journée et en soirée l’été! la magie est au rendez-vous!

Carcassonne

photos du jour à Aigues Mortes

Patrimoine, nature & sérénité à l’Abbaye de Fontfroide

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Visitez 1000 ans d’histoire!

FONDATION DE L’ABBAYE DE FONTFROIDE

L’abbaye de Fontfroide voit le jour en 1093, sur les terres données à quelques moines bénédictins par le Vicomte de Narbonne. L’abbaye tire son nom de la source se trouvant à proximité, la Fons Frigidus, la Fontaine Froide. Outre l’eau, les religieux pouvaient trouver dans le massif le bois et la pierre pour la construction du monastère. Mais Fontfroide ne se développe réellement qu’après 1145 et son rattachement à l’Ordre de Cîteaux. Les moines cisterciens, sous la direction de St Bernard de Clairvaux, souhaitent revenir à la pureté de la règle de St Benoît, prônant pauvreté, austérité et sobriété architecturale.

La communauté de l’abbaye sera constituée de 80 moines et environ 250 frères convers. Grâce aux nombreuses donations et rachat de terres, l’abbaye deviendra une des plus riches en Chrétienté, possédant plus de 20 000 hectares de terre.

A la demande du roi d’Aragon, Fontfroide essaimera dans l’actuelle Catalogne en fondant le monastère de Poblet.

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UNE ABBAYE EN PAYS CATHARE

Au XIIème siècle se développe dans le sud de la France une religion chrétienne différente du catholicisme : le catharisme. Cette nouvelle croyance se propage rapidement dans toute l’Occitanie, réclamant le retour au modèle d’Église primitive des premiers temps du Christianisme. Cette ‘hérésie des bons hommes’ est condamnée par le pape Innocent III et devient la cible des catholiques, en premier lieu des cisterciens. Les moines de Fontfroide ne parvenant pas à convaincre les Cathares d’abandonner leurs croyances par le seul usage de la prédication, la papauté décide en 1209 de déclencher contre les Cathares du Midi, la première croisade organisée en terre chrétienne contre les hérétiques et ceux qui les soutiennent. L’assassinat de Pierre de Castelnau, moine de Fontfroide devenu légat du Pape sera l’acte déclencheur de la Croisade contre les Albigeois.

BENOÎT XII, LE PAPE DE FONTFROIDE

En 1311, Jacques Fournier, succède à son oncle Arnaud Novel sur le siège abbatial de Fontfroide. Nommé évêque de Pamiers en 1317, il dirige lui-même le tribunal d’inquisition contre les derniers cathares. Transféré en 1326 à l’évêché de Mirepoix, il est promu cardinal en 1327. Il est élu pape en décembre 1334, succédant à Jean XXII sous le nom de Benoît XII. À peine élu, il révoque toutes les commendes et entreprend la réforme des ordres monastiques, à commencer, dès 1335, par sa propre famille cistercienne de l’Abbaye de Fontfroide . Il fait construire le Palais des Papes à Avignon où il meurt en 1342 et est enterré dans la cathédrale d’Avignon. Avec cette disparition, l’abbaye perd son dernier grand protecteur. Vient ensuite le temps des changements.

Benoit 12 pape en Avignon

UNE VIE DE CHÂTEAU DANS UNE ABBAYE

À partir du XVème siècle, l’abbaye tombe en Commende : le Roi de France impose ses abbés, des nobles la plupart du temps, peu soucieux des considérations monastiques. De nouvelles constructions voient le jour donnant un air de château à Fontfroide : cour d’Honneur, frontons, jardins en terrasses… Les moines, peu nombreux, oublient à leur tour la rigueur de la règle et mangent viande et chocolat, certains jouent même au billard ! La Révolution Française met fin à toute vie monastique et à la mise en Commende, Fontfroide sera donnée aux Hospices de Narbonne en 1791.

LE PÈRE JEAN

Jean Léonard naît à Valbonne dans le diocèse de Nîmes en 1815. Ordonné prêtre à Nîmes le 12 décembre 1839, il est nommé professeur de mathématiques au petit séminaire de Beaucaire. En 1865, il entre à l’abbaye de Sénanque et devient maître des novices.
Sa culture littéraire et scientifique, sa piété profonde et rayonnante ainsi que son sens pastoral élevé, font de lui un homme complet très aimé de ses frères. Il sème entre eux un véritable esprit de famille cimenté par la prière.

Devenu prieur (1858) puis abbé de Fontfroide (1889), il fait rayonner l’abbaye comme foyer de charité, lieu de retraite et d’accueil. Ses paroles et ses écrits ont une vaste résonance et ont exercé une grande influence sur des personnalités importantes comme Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Dom Chautard, ou encore Saint Antoine Marie Claret, qui mourut près de lui. A sa mort, en 1895, une foule innombrable participe à ses obsèques, venue de Narbonne et de toute la région. Son procès de béatification est en bonne voie en cour de Rome

LA RENAISSANCE AVEC GUSTAVE FAYET

Les lois de séparation de l’Église et de l’État provoqueront le départ des derniers moines en 1901. En 1908, Gustave et Madeleine Fayet achètent l’abbaye aux enchères. Artiste et conservateur de Musée, Gustave Fayet est surtout connu pour son talent de collectionneur visionnaire et ses commandes d’œuvres symbolistes  : Gauguin, Van Gogh, Cézanne, et surtout Odilon Redon, dont le Jour et la Nuit viennent décorer la bibliothèque de Fontfroide. Il entreprend également une vaste campagne de restauration et de redécoration de l’abbaye. Aujourd’hui, les descendants de Gustave Fayet entretiennent toujours avec la même passion l’Abbaye de Fontfroide.

Et l’histoire se poursuit encore…

Louis IX et la croisade (vidéo)

https://jeremyboulardlefur.fr/Louis-IX-la-VII-croisade

Arrivée de la flotte croisée à Damiette.
Par Odejea — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4165093

Meurtrière, archère, arbalétrière et archere-canonnière : quelle différence ?

Au Moyen Âge, les châteaux forts et les enceintes des villes se percent d’ouvertures de tirs afin de menacer l’approche des assiégeants. Ces meurtrières prennent le nom d’archères, d’archères-canonnières ou de canonnières selon l’arme utilisée par la défense. Comment les distinguer ?

À partir du XIIe siècle, la garnison d’un château ne se contente plus d’attendre que l’ennemi s’épuise dans des assauts répétés ou se lasse. Les forteresses passent en mode « défense active ». Archers, arbalétriers, puis artilleurs visent l’adversaire à travers des trous ménagés dans les tours ou les remparts.

Les formes de ces trous sont très diverses : archère simple, archère à étrier, archère en croix, archère-canonnière, canonnière à la française… La liste est plus longue que celle à envoyer au père Noël. Pour vous aider à reconnaître ces meurtrières, appuyez-vous sur les dessins et les photos qui suivent.

Aucun doute : les hommes sont inventifs quand il s’agit de tuer leur prochain.

Meurtrière, un mot désuet

Les meurtrières sont des ouvertures pratiquées dans les murs pour permettre aux défenseurs cachés derrière, de tirer flèches, carreaux et boulets sur l’assaillant. Les spécialistes des châteaux forts (les castellologues) n’emploient presque plus ce mot. Il fait « vieille école ».

Que lui reproche-t-on ? Son imprécision. Il peut aussi bien désigner des archères (utilisés par des archers ou des arbalétriers), des canonnières (utilisées par les artilleurs à poudre) que des archères-canonnières. Je les détaille plus bas.

Cependant, à titre personnel, ce terme me convient très bien. Déjà parce que les gens de la fin du Moyen Âge l’employaient. Un texte de 1417 évoque les « murdriers » de l’enceinte d’Harfleur en Normandie. Aussi parce que le mot regroupe commodément cette famille de fentes et d’orifices à l’abri desquels les soldats menaçaient l’assiégeant d’un château fort ou d’une ville. Pourquoi condamner aux oubliettes un mot aussi pratique ?

Les archères : la meurtrière la plus répandue

Les archères sont des fentes verticales ouvertes dans un mur afin que des archers tirent discrètement sur l’ennemi.

Des archères, vous en verrez sur la plupart des châteaux forts à tel point qu’elles font partie de leur image d’Épinal. Mais avez-vous remarqué leur variété, parfois leur degré de raffinement ?

Loin de se limiter à un trait vertical, la base de la fente peut s’évaser en un étrier ou en une bêche. Une disposition censée faciliter les tirs plongeants en direction des assiégeants qui s’aventurent au pied des murailles. Les bêches permettraient de glisser vers l’assaillant des projectiles incendiaires voire des fusées explosives. C’est en tout cas l’hypothèse du castellologue Alain Salamagne.

Les différentes types d'archères
7 exemples d’archères. Le cas le plus courant est le 1, une simple fente verticale. Mais dans certains châteaux, elle peut être complétée d’un étrier triangulaire (2) ou semi-circulaire (3), ou d’une bêche (4). Un ou plusieurs croisillons peuvent barrer l’archère, lui donnant une forme symbolique (la croix chrétienne) mais offrant surtout au tireur plus de vision. Le cas 7 est une belle archère à croix pattée.

Des archères prennent même la forme d’une croix. À la fente verticale, s’ajoute donc une traverse. Son rôle ? Élargir le champ de vision du tireur et faciliter la visée. L’archer déclenche son tir quand la cible humaine passe dans l’intersection de la croix.

Les bâtisseurs ont même réussi à créer de belles archères. Regardez celles en croix pattée. Leur terminaison ressemble aux empâtements des caractères d’imprimerie. 

Osez passer derrière le mur ; visitez une archère de l’intérieur. Là encore, vous constaterez des différences. Des archères se limitent à un ébrasement. D’autres sont précédées d’une niche.

Archère simple et archère à niche
Archère simple et archère à niche

Certaines archères présentent enfin un seuil descendant afin de viser l’ennemi dans le fossé. Bref, ces meurtrières méritent une observation attentive en façade comme en coulisses. Mais ces aménagements semblent peu efficaces.

Les arbalétrières, une identification controversée

Les arbalétrières sont des fentes… à l’usage de l’arbalète. Facile, non ?

Au regard des comptes, des inventaires, des règlements et des rapports de fouilles, l’arbalète était au Moyen Âge une arme plus couramment utilisée dans les forteresses que l’arc. Probablement par sa puissance supérieure.

Parce que rien ne vous protège contre son carreau (on ne parle pas de flèche pour les arbalètes, mais de carreau). Il peut transpercer une armure ou un bouclier. « Celui qui est atteint par l’un de ces coups est bien malheureux, car il meurt subitement sans même sentir le coup, tant il est violent », prévient la princesse byzantine Anne Commène au XIIe siècle.

En revanche, un arbalétrier, en raison du mécanisme de recharge de son arme, tire trois fois moins vite qu’un archer. Un défaut à prendre en compte.

À quoi ressemble une arbalétrière ? La réponse ne fait pas l’unanimité. Le castellologue Jean Mesqui affirme : « il n’y a aucune différence avec une archère ! » Même si les textes parlent tantôt d’archères, tantôt d’arbalétrières, les deux termes se vaudraient. Autrement dit, derrière une archère ou arbalétrière, le tireur pouvait manipuler indifféremment un arc ou une arbalète.

Un autre spécialiste Alain Salamagne, déjà mentionné, n’est pas d’accord. L’arbalétrière se caractériserait, à l’intérieur, par un muret, une allège. Dessus, l’arbalétrier posait sa lourde arme lors du tir. Qui a raison ? Je ne sais pas.

archère à allège

Là où ce petit groupe d’experts se rassemble, c’est pour contredire l’idée répandue que l’arbalétrière se reconnaîtrait par la fente en forme de croix. L’erreur est tentante. À l’arc, arme verticale, se rapporteraient les archères verticales. À l’arbalète, arme horizontale, correspondraient les archères en croix. Non, je le répète, le croisillon ne servait pas à loger l’arbalète ! C’était une aide à l’observation et à la visée. Les tireurs ne passaient pas leurs armes à travers les fentes. Ils se postaient en retrait.

Les archères-canonnières : au choix des armes

Les archères-canonnières sont des ouvertures de tir mixte : une fente permet de tirer à l’arc ou à l’arbalète (les armes à cordes) tandis qu’un orifice autorise l’emploi d’armes à feu.

Différents types d'archère-canonnière

En effet, à partir du XIVe siècle, la poudre fait son entrée sur les champs de bataille d’Occident. Face aux canons, les châteaux s’adaptent. D’anciennes archères sont percées d’un trou rond pour projeter des boulets tandis que les nouveaux châteaux renoncent aux archères en faveur des archères-canonnières. Selon Alain Salamagne, cette transformation se situe vers 1400 en France et dans les anciens Pays-Bas.

N’imaginez pas de gros calibres derrière ces orifices. Vous oubliez que l’arsenal de l’époque comprend des canons semi-portatifs comme les bâtons à feu, les veuglaires, les bombardes. Un homme peut les transporter à la main et les poser sur un chevalet ou un dispositif en bois fixe. Un diamètre de 10 à 20 cm suffit à faire passer la gueule du canon.