Charles Trenet et Narbonne

La pochette du 45 tours de l'époque.

La drôle d’histoire de la chanson de Trenet “Narbonne mon amie”

La chanson qui symbolisait l’attente téléphonique de la Ville a connu un destin incroyable. L’ancien disquaire Claude Guy se souvient…Hier – comme aujourd’hui – le destin d’une chanson peut parfois échapper à toute prévision. Ainsi, “Narbonne mon amie” n’aurait jamais dû sortir du fond du catalogue Trenet. C’était sans compter sur l’opiniâtreté d’un disquaire narbonnais, Claude Guy. Avec son épouse Annie, il tenait naguère boutique dans la rue du Pont-des-Marchands à Narbonne en affichant logiquement une passion pour la musique.

Deuxième face B

Il avait repéré “Narbonne mon amie” sur un super 45 tours sorti en 1961 : “C’était le deuxième morceau de la face B et, après épuisement des stocks du 45 tours, on ne la trouvait que dans un coffret de 13 disques 33 tours appelé ‘Toutes mes chansons’. Je pensais qu’il était important que l’on puisse diffuser ce disque à Narbonne. J’ai donc contacté au début des années 80 la maison de disques, Pathé Marconi qui, face à mon insistance, a accepté d’éditer un 45 tours spécial avec ‘Narbonne mon amie’ en face A et ‘Douce France’ en face B, à condition que nous réglions les frais. Mille disques ont été fabriqués”.

Pour illustrer le 45 tours, Claude Guy fait appel à Jean Fagedet, qui prendra le cliché sur le toit de la maison natale de Charles Trenet. En 1983 enfin, le disque arrive. Pendant que son épouse décore la vitrine du magasin avec les 45 tours, Claude Guy se rend à la mairie pour en offrir un exemplaire au maire, Hubert Mouly. Et là, surprise, il tombe nez à nez avec… Charles Trenet, accompagné par son secrétaire Georges : “Je réalise alors que je n’ai pas averti Trenet de ma démarche, se remémore Claude Guy. Je fais demi-tour pour dire à mon épouse de ne pas mettre le 45 tours en vitrine. Trop tard. Je reviens vers Trenet et je lui raconte l’histoire. Il rétorque : ‘C’est gentil, ça me fait plaisir parce que j’aime cette chanson’. Le disque a connu un grand succès. Et la chanson, méconnue, s’est retrouvée en pleine lumière”.

bonjour Monsieur TRENET!

Visite de la maison natale du fou chantant à Narbonne

«Mes autres maisons m’appartiennent, mais j’appartiens à celle de Narbonne», disait Charles Trenet. Édifiée à la fin du XIXe siècle par ses grands-parents maternels, cette demeure à deux étages restera toute sa vie un refuge. Il y était né – le dimanche 18 mai 1913 à 15 heures – et l’avait chantée en 1935 (Maman, ne vends pas la maison). En 1994, il la cède à la Ville, puis, en 2000, inaugure lui-même l’ouverture au public de son univers familier, agrémenté de vidéos et de bandes sonores. Grâce à un karaoké de six titres, installé dans sa chambre, les visiteurs peuvent même chanter. De l’autre côté de l’avenue (rebaptisée à son nom de son vivant), se trouvait autrefois la tonnellerie de son grand-père, dont la porte du garage deviendra célèbre… 

Le succès de La Mer en a fait un hymne universel pour toutes celles du globe. Mais les rivages qui l’ont inspiré sont ici: la Méditerranée («Bergère d’azur») et les lagunes du delta de l’Aude («Voyez, près des étangs…») en symbiose au pied des massifs viticoles de la Clape, des Corbières et du Minervois. Ce petit territoire aux 50 km de côte est un étonnant patchwork de vignes, de garrigue et d’eau, semé de villages tout simples et ourlé de sable blond. Des «routes enchantées» s’y promènent entre les étangs: de Port-la-Nouvelle à Bages, via Sigean et Peyriac-de-Mer, puis jusqu’à «Gruissan mes amours» (1981), lové autour de sa tour de Barberousse: Trenet en raffolait. Ses plages préférées (intactes) se déroulent à La Franquie, modeste station balnéaire du début du XXe (la belle-famille d’Henry de Monfreid la créa) et à Leucate-Plage, où l’unique falaise du littoral offre un point de vue hors pair sur les fameux «golfes clairs».

https://www.lefigaro.fr/voyages/2013/06/05/30003-20130605ARTFIG00260-narbonne-sur-un-air-de-charles-trenet.php

Les étangs et les îles de l’Aude

Etangs de Bages-Sigean, de Peyriac…, îles Sainte-Lucie, île Saint-Martin… 1200 ha entre terre et mer forment le cœur du Parc de la Narbonnaise en Méditerranée. Ces lagunes font partie des « zones humides d’importance internationale ». Ils accueillent une faune parmi les plus variées d’Europe. C’est un paradis pour les ornithologues, ou simples amoureux de la nature, qui y croisent le flamant, l’aigrette, le martin-pêcheur, la bergeronnette printanière… Les pêcheurs d’anguilles y exercent encore leur vieux métier, les salines y ont laissé leurs géométriques empreintes. Les îles ponctuent ce paysage lagunaire, lui opposant leur verticalité et leurs parfums capiteux. A l’horizon, les Corbières, le pic du Canigou, et quelque part sur la plaine, la cathédrale de Narbonne…